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Eprouver de la gêne à l’égard de la recherche du savoir

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Date de publication : 29-08-2001

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Question

Certains étudiants éprouvent de la gêne du fait qu’ils veulent  et le savoir et le diplôme.
Comment pourraient-ils se débarrasse de ce sentiment ?

Texte de la réponse

Louange à Allah.

La réponse comporte plusieurs aspects

1. Il ne faut pas qu’ils fassent du diplôme une finalité ; ils doivent plutôt le considérer comme un moyen permettant d’oeuvrer au service de ses semblables. En effet, l’exercice d’un emploi requiert à nos jours la possession d’un diplôme correspondant. Les gens n’arrivent le plus souvent à se mettre utile à la société sans obtenir ce moyen (le diplôme). Si l’on est animé de cette intention, cela est sain.

2. Celui qui est à la recherche du savoir peut ne le trouver que dans les facultés. Aussi lui est-il permis de s’y inscrire. Et le fait d’avoir un diplôme n’a aucune incidence négative sur son intention.

3. Quand l’homme vise à travers son action le bien d’ici-bas et celui de l’au-delà, il n’encourt aucun reproche pour cela. En effet, Allah dit :  Et quiconque craint Allah, Il Lui donnera une issue favorable, et lui accordera Ses dons par (des moyens) sur lesquels il ne comptait pas. Et quiconque place sa confiance en Allah, Il (Allah) lui suffit. Allah atteint ce qu' Il Se propose, et Allah a assigné une mesure à chaque chose.  (Coran, 65 :2-3). C’est une exhortation à la crainte d’Allah assortie d’une contrepartie mondaine.

Si l’on rétorque en disant : Comment dire de celui qui vise un objectif mondain à travers son action qu’il est sincère ?

Réponse

Il a effectivement voué un culte sincère à Allah et ne fait rien de cultuel dans le but de complaire aux créatures. Ce n’est pas pour se faire voir et louer par les gens qu’il agit, mais pour réaliser une affaire matérielle considérés comme un fruit de l’acte cultuel. Il n’est donc pas assimilable à l’hypocrite qui cherche à se rapprocher des gens par des actes que l’on ne fait que pour se rapprocher d’Allah.

Car, l’on ne cherche alors que les louanges des gens.

En tous cas, le fait de viser un intérêt mondain à travers un acte initialement entreprit dans le cadre du culte atténue le degré de sincérité (à l’égard d’Allah) et entraîne l’intéressé dans une sorte de polythéisme. Ce qui lui donne un position inférieure à celle d’une personne animée exclusivement de l’intention d’obtenir les biens de l’au-delà.

A cette occasion, je voudrais attirer l’attention (du lecteur) sur le fait que certains insistent sur les effets concrets immédiats des actes cultuels : Ils disent, par exemple, que la prière est un sport utile aux nerfs ; le jeûn aide à se débarrasser du surplus de graisse et à organiser l’accomplissement des devoirs. Pourtant, ces intérêts concrets ne doivent pas constituer une finalité principale. Car agir ainsi entraîne la diminution de la sincérité et favorise la négligence de l’au-delà. C’est pourquoi Allah a expliqué dans Son livre que les avantages religieux sont primordiaux et les avantages mondains secondaires. Quand nous nous adressons à la masse, nous devons leur parler des aspects religieux. Quand nous avons affaire à quelqu’un que l’on ne peut convaincre qu’en faisant sortir les avantages mondains, nous lui en parlons. Chaque situation impose un discours approprié.

Source: Extrait des avis de cheikh Muhammad ibn Salih al-Outhaymine, livre sur la science, p.100