Dimanche 21 Djoumada 2 1446 - 22 décembre 2024
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Célébrer l’achèvement de la mémorisation du Coran

Question

Certaines femmes organisent autour de leur maîtresse une petite cérémonie à l’occasion de l’achèvement de leur mémorisation du Coran. Elles y récitent des versets de la dernière partie du Coran et les font suivre par des éléments de la première partie du livre (la Fatiha et les cinq premiers versets de la sourate 2) dans le dessein de ne pas couper la récitation à la fin du Coran… Comment juger cela ?

Texte de la réponse

Louange à Allah.

et bénédiction et salut soient sur le Messager d’Allah…

Cela dit, la Sunna ne prévoit pas l’organisation d’une cérémonie à l’occasion de l’achèvement de la mémorisation du Coran. Car rien n’a été rapporté à ce propos, ni du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) ni de l’un de ses compagnons. Si on le considère comme un acte religieux, cela devient une innovation.

Mais les gens le considèrent comme une coutume à travers laquelle ils expriment la joie que leur procure ce bienfait qui est la mémorisation du Coran. C’est comme les cérémonies organisées au retour d’un absent ou après l’obtention d’un logement ou une fonction… Il n’y a aucun mal à célébrer l’achèvement de la mémorisation du Coran dans cette perspective. Et il est bon d’y réciter des versets du Coran situés au début ou à la fin du livre sans viser une sourate déterminée ou une modalité particulière comme la récitation après la fin du livre de quelques versets du début…

La récitation du Coran demeure, en effet, la meilleure manière d’animer les assemblées et de rappeler ceux qui y assistent.

S’agissant de l’invocation à faire à la fin de la récitation complète du Coran, Anas (P.A.a), selon un hadith authentique, réunissait sa famille et invoquait avec elle après l’achèvement du Coran.. Aussi est-il bon que le lecteur invoque Allah à la fin de sa lecture et que les autres disent : Amen.

Il n’y a aucun mal à appeler la maîtresse cheykha… Vous voyez donc, ô auteur de la question – Puisse Allah vous bénir – que rien ne s’oppose à la cérémonie que vous avez mentionnée et que rien ne nécessite que l’on récite la fin du Coran et y ajoute des éléments du début. Car il faut trouver un argument pour une telle pratique parce que la lecture du Coran est un acte cultuel. Or tout acte de cette nature doit être accompli de manière conforme à la pratique enseignée par le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) en vertu de la parole du Transcendant : En effet, vous avez dans le Messager d' Allah un excellent modèle (à suivre), pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et invoque Allah fréquemment.  (Coran, 33 :21).

Ecrit par son éminence Cheikh Abd Rahman al-Barak.

Quant au hadith de  l’arrivant-partant , il a été rapporté par at-Tirmidhi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) d’après Ibn Abbas en ces termes : « un homme a dit :

– ô Messager d’Allah, quelle est l’action la plus aimable à Allah ?

 l’arrivant-partant 

 qui est l’arrivant-partant ? 

 Celui qui récite le Coran d’un bout à l’autre et recommence chaque fois qu’il le termine 

Mais ce hadith est faible comme l’a expliqué at-Tirmidhi lui-même (Puise Allah lui accorder Sa miséricorde) après l’avoir cité. Car il a dit : c’est un hadith étrange qui n’a été rapporté que  par cette voie d’après Ibn Abbas, et sa chaîne de rapporteurs n’est pas solide .

C’est pourquoi Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit dans al-ilaam (tome 2 p. 289) après avoir cité le hadith : « certains en ont compris que dès qu’on termine la lecture du Coran on doit recommencer et lire la Fatiha et trois versets de la sourate de la Vache parce que (en le faisant) on serait arrivé (en atteignant la fin du Coran) et reparti (en recommençant la lecture au début du Coran). Ceci n’a été fait par aucun des Compagnons ou de leurs successeurs immédiats, et aucun des imams (guides) ne l’a recommandé.

L’expression  arrivant-partant  employée dans le hadith renvoie à l’état du combattant qui, chaque fois qu’il rentre d’une expédition repart tout de suite pour une autre ou l’état d’un homme qui, chaque fois qu’il achève une action en initie une autre pour bien compléter la première… Quant à ce que font certains lecteurs (du Coran) il n’est certainement pas conforme au sens du hadith ».

Allah est le garant de l’assistance.

Source: Sheikh Muhammed Salih Al-Munajjid