Louange à Allah.
L’honneur et lemérite liés au savoir religieux sont naturellement ressentis par les âmes. Leplus important et le plus majestueux des savoirs est celui qui concerne Allahl’Auguste, notamment Sa religion et Sa loi mise à la disposition de Ses fidèlesserviteurs.
A ce propos, leTrès –haut dit : Sont-ils égaux, ceux qui ont reçu la science et ceux quine l’ont point reçue? (Coran, 39 :9). Le chercheur du savoir religieuxdevrait se sentir suffisamment honoré quand il lit ce hadith du Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) :Celui qui s’engage dans la voie del’apprentissage du savoir sera facilement placé par Allah sur la voie duparadis. (Rapporté par Mouslim, 2699) àtravers un hadith d’Abou Hourayrah. De nombreuxversets et hadiths abondent dans ce sens.
Grâce à lapermission d’Allah, vous restez animé d’une âme motivée et vous nourrissez degrandes ambitions. Le discours que nous vous adressons comporte plusieursvolets :
A.Comment concilier l’apprentissage du savoir religieux et les étudesmenées à la faculté ?
1.Cela passe par une bonne répartition du temps qui permette dedonner à chaque activité ce qu’elle mérite. Si les cours vous prennent le tiersde votre temps, réservez deux ou trois heures à l’apprentissage du savoirreligieux et le reste du temps à votre travail.
2.Faites en sorte qu’il y ait une concordance entre ce que vousapprenez à l’université et le savoir religieux que vous cherchez. Le commerceque vous étudiez est l’objet de nombreuses dispositions religieuses relatives àdes transactions et ventes. Cette double préoccupation vous aide à concilierles deux secteurs et vous prédispose à servir l’économie islamique et les opérationsmenées par les banques islamiques. Voilà un grand service à rendre à lareligion.
3.S’exposer à l’assistance et à la bénédiction (divine) en lessollicitant auprès d’Allah. Que de fois un désœuvré ne trouve pas assez detemps pour s’adonner à la recherche du savoir par manque, voire privation deladite assistance. Que de fois, un homme préoccupé des corvées d’ici-bas,notamment l’acquisition de biens licites, trouve assez de temps parce que sesjours et nuits sont bénis. Assistance et bénédiction divines découlent del’abandon total des actes de désobéissance et de la multiplication des bonnesœuvres.
4.La conciliation des deux peut se faire en reportant l’apprentissagedu savoir religieux jusqu’à la fin de vos études à la faculté. Ce choixs’impose quand les cours absorbent votre temps et que le travail s’avèreextrêmement exténuant. La plus part des études profanes ont un terme déterminé.Quant à l’apprentissage du savoir religieux, il s’étend du berceau au tombeau.Ce qui ne nous empêche pas de dire : à défaut de pouvoir tout prendre,il ne faut pas tout laisser ! Tentez de tenir le juste milieu.Craignez Allah dans la mesure du possible. A défaut de pouvoir consacrer desheures à l’apprentissage du savoir religieux, donnez-lui une heure, sinon unpeu moins. Vous pouvez profiter de votre temps de travail grâce à l’écoute deconférences scientifiques au cours du travail. Il est vrai que vous ne pourriezpas vous concentrer suffisamment mais vous retiendrez une somme deconnaissances (raisonnable). Vous pouvez réécouter les conférences plusieursfois pour en saisir le contenu. Vous pouvez encore écouter ce que vous avezappris par cœur du Coran et des hadiths, etc. Nous croyons qu’une bonne partiede votre temps de travail peut vous être utile dans votre recherche du savoirreligieux sans remettre en cause l’essentiel de vos activités.
B.N’abandonnez pas vos cours à la faculté sous prétexte de rechercherle savoir religieux car on n’est plus disposé à s’adonner aux étudesobligatoires suivies à la fac et moins attiré par des études facultativestelles la recherche du savoir religieux. Nous craignions que vous soyez gagnépar la torpeur et finissiez par quitter la faculté. Il s’y ajoute que vosétudes à la faculté sont un moyen de gagner votre vie. Vous savez bien qu’on abesoin d’un travail qui nous permette de trouver de quoi assurer nos dépenses.Quand vous trouverez de l’argent dans un futur proche – grâce à la permissiond’Allah- vous vous sentirez plus fort pour entreprendre l’apprentissage dusavoir religieux.
C.Comment apprendre le savoir religieux ? Quels sont lesouvrages appropriés compte tenu de votre manque de temps ?
1.L’apprentissage du savoir religieux repose sur la sincérité etl’application du savoir acquis. Il faut garder ces considérations à l’espritafin qu’Allah vous accorde Son assistance.
2.Vous instruire auprès d’ulémas ou d’éminents étudiants, si vous enavez la possibilité. Les ulémas vous raccourcissent le chemin et vousréorientent au cas où vous vous écarteriez de la voie droite. Le Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) a dit : Les ulémas sont leshéritiers des prophètes. (Rapporté par Abou Dawoudet par at-Tirmidhi et jugé bon par al-Albani dans Sahih at-Targhib(1/17).
3.Assiduité et sérieux. Le savoir est exigeant. Pour en recevoir unepartie, il faut s’y consacrer entièrement. Tentez à en avoir une bonnecompréhension. Apprenez par cœur les textes qui vous tombent sur la main.
4.Veillez scrupuleusement à accompagner les chercheurs du savoirreligieux. Cet accompagnement vous profite efficacement dans la révision etl’apprentissage.
D.les ouvrages à étudier par le chercheur du savoir religieux.
Comme nous l’avons déjà dit, il est bon de vous approcher d’unmaître pour qu’il vous indique les ouvrages qui vous conviennent le mieux.Toutefois, nous vous signalons quelques importants ouvrages pouvant vous êtreutiles :
1.La meilleure des sciences religieuse reste la science traitant del’unicité d’Allah et de la foi. Voici des ouvrages qui abordent cettediscipline :
-Les trois fondements (al-ousol ath-thalaatha) ;
-Elucidation des ambigüités (kashfash-shoubouhaat) ;
-Le livre de l’unicité (kitaabat-tawhiid)
Ces trois ouvrages sont écrits par l’imam Muhammad ibn Abdul Wahhab.
Parmi les ouvrages qui traitent d’autres chapitres de la foifigurent : al-aquidah al-wassityyah, at-Tahaawiyya,les ouvrages de cheikh al-islam ibn Taymiyah et ceuxde son disciple, Ibn al-Qayyim. Les ouvrages de cesdeux derniers auteurs regorgent de connaissances relatives aux deux disciplinesque voilà.
2.Figurent parmi les disciplines indispensables pour le chercheur dusavoir religieux la linguistique, la grammaire, l’étymologie et la philologie.
Sur la grammaire, il y a :
-matn al-adjroumiyyaet son commentaire intitulé at-touhfatou as- saniyya, qatr an-nadaa d’Ibn Hicham, al-alfiyyahd’Ibn Malick et son commentaire par Ibn Aquil.
Sur l’étymologie, il y a :
-matn al-binaapar l’imam az-Zindjani, lamiytoulafaal d’Ibn Malick et chadha al-arf fiifanni sarf. Voilà unediscipline pour laquelle il faut trouver un initiateur.
Sur la philologie, il y a :
-Dourous al-balagha rédigé par ungroupe d’ulémas égyptiens et commenté par Muhammad Salihal-Outhaymine ; al-blaaghaal-wadhihah d’Ali al-Djarimet Moustapha Amine.
3.S’agissant de l’étude du droit musulman, il faut suivre l’une desquatre écoles juridiques avant de passer aux autres :
-Chez les Hanbalites, il y a :
-Akhsar al-moukhtassaratpar l’imam Muhammad ibn Badr Eddine ibn Balbane ;oumdatoulfiqh d’Ibn Qudama et ses nombreuxcommentaires ; zaad al-moustaqnaa et son commentaire intitulé ar-Rawdh al-mourbihavant de passer à al-moughni d’Ibn Qudama.
-Chez les Chaffites, il y a :
-Matn Abi Choudjaaet son commentaire par Ibn al-Qassim al-Ghazzi ; oumdatouas-salik wa ouddatou naassik ou al-fiqh al-manhadji, ouvragerédigé par un groupe d’ulémas syriens ; mihadjat-talibiine de l’imam an-Nawawiet son commentaire tout en tenant compte des questions dogmatiques contraires àla conception du dogme adoptée par les ancêtres pieux ; al-Madjmou d’an-Nawawi.
4. sur le hadith, on peut retenir :
– Matn al-arbaiinan-nawawiyyah et ses nombreux commentaires ;oumdatoul ahkaamqu’il faut comprendre et apprendre par cœur ; Sahihde l’imam Mouslim et son commentaire par l’imam an-Nawawi ; Sahihal-Bokhari et son commentaire intitulé Fatehal-Baari de l’imam al-Hafez Ibn Hadjar.
5. sur la critique du hadith, il y a :
-matn al-bayqouniyya ;tayssir moustalahal-hadith ; noukhbatoulfiker et soncommentaire par l’imam Ibn Hadjar ; mouqaddimatou Ibn Salah. Arrivé à cette étape, vousposséderez une connaissance vous permettant de sélectionner les ouvrages.
6. Sur l’exégèse du Coran, il y a :
-le Tafsir de l’imam as-Saadi intituléTayssir al-karimAr-Rahman fii tafsir kalamal-mannan ; moukhtassarouTafsir d’Ibn Kathir parCheikh Nassib ar-Rifae ;Tafsir d’Ibn Kathir ;Tafsir de Tabari. Vous ne pourrez pas vous passerdes autres ouvrages sur l’exégèse qui abordent en plus des questionslinguistiques et philologiques. En outre, il faut lire des ouvrages delittérature comme al-iqd al-faridd’Ibn Abdou Rabbih et al-Bayaanwa at-Tabyind’al-Djahez et d’autres.
7. Sur l’histoire, il y a :
Tarikh al-khoulafaa ar-rachidine de Souyouti ; al-Bidayah wan-Nihayah d’Ibn Kathir et Tarikh al-islam deMahmoud Chakir.
Ce programme est approximatif mais il ne s’impose pas. Vous pouvezavoir besoin d’ouvrages autres que ceux mentionnés ci-dessus. Cependant, ilfaut tenir compte de l’évolution de vos recherches.
E.Comment concilier le manque de temps et la recherche dusavoir ?
F.Votre travail vous prend 12 heures, ce qui est déjà éprouvant. Si,en plus, vous voulez déployer un grand effort dans la recherche du savoir, vousdevez agir doucement et évoluer progressivement. Efforcez-vous, comme nous vousl’avons déjà dit à profiter de votre temps de travail pour écouter ou lire uneportion du Coran ou entreprendre des activités similaires qui ne portent pasatteinte aux activités pour lesquelles vous êtes recruté.
Pour davantage d’informations détaillées, voir les réponses donnéesà la question n°20191, à la question n°138389.
Allah est le garant de l’assistance.