Louange à Allah.
Premièrement, il est tout-à-fait naturel que les époux s’aiment réciproquement. Dès lors, il est superflu de qualifier un tel sentiment d’obligation religieuse. Dans un tel domaine, la conscience se substitue à un ordre religieux.
Seul celui qui conçoit la vie conjugale comme un roman fait de rêves roses, cherche à y trouver des choses qui ne sauraient exister dans la vie réelle marquée par une cascade de difficultés. C’est à ce propos qu’Allah Très-haut dit: Nous avons, certes, créé l’homme pour une vie de lutte (Coran, 90:4):
« Tu veux la vie sans heurt ni troubles
alors qu’elle en est naturellement inséparable!
Celui qui cherche dans les jours ce qui n’existe pas
est comme celui qui croit pouvoir trouver une braise dans l’eau »
Si nous comprenons cela et envisageons la vie avec réalisme, nous cessons de chercher la perfection ou une vie sans défaut. Encore faut-il que les obstacles ne vous privent pas de la quiétude et de la poursuite de votre marche.
C’est ce qui amena Omar ibn al-Khattab (P.A.a) à demander à un homme qui venait de répudier sa femme pourquoi il l’a fait.
- Je ne l’aime plus. Répondit son interlocuteur.
- Tous les foyers sont ils fondés sur l’amour? Où est le souci scrupuleux de préserver le ménage? (Extrait d’ouyoun al-akhbaar,3/18).
Autrement dit, la tolérance des nuisances causées par vos amis et votre famille car c’ainsi que les autres se comportent avec les leurs. La vie en commun peut se dérouler sans que tout le monde ne soit content des autres et sans que l’amour réciproque anime tous et que seul le besoin que les uns éprouvent envers les autres fonde le lien qui soude le groupe.
Le soutien mutuel nécessite que les membres du foyers compatissent les uns avec les autres et réalisent ensemble ce que tout un chacun doit aux autres. Le souci de ne ps endosser la responsabilité de la rupture et de la dislocation de la famille doit être partagé par tous.
Méditez la parole du Très-haut: Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent. (Coran,30:21) pour saisir comment Allah Très-haut a présenté l’affection réciproque qui anime le couple comme un fait procédant de la création d’Allah et relevant des singes de Sa puissance. Il ne l’a pas considérée comme un devoir religieux et n'en fait pas un ordre adressé à Ses fidèles serviteurs.Car le coeur ne maîtrise pas l’amour qu’il éprouve. Il ne peut que l’exprimer en termes de bienfaisance et de bon ménage.
Pour Ibn Kathir, la parole (divine): Il a créé de vous, pour vous, des épouses (Coran,30:21 ) signifie: Il a créé pour vous des femelles de votre espèce pour que… C’est dans le même sens que le Très-haut: « C’est Lui qui vous a créés d’un seul être dont il a tiré son épouse, pour qu’il trouve de la tranquillité auprès d’elle; et lorsque celui-ci eut cohabité avec elle, elle conçut une légère grossesse, avec quoi elle se déplaçait (facilement). Puis lorsqu’elle se trouva alourdie, tous deux invoquèrent leur Seigneur: Si Tu nous donnes un (enfant) sain, nous serons certainement du nombre des reconnaissants. » (Coran,7:189). Là, Il entend parler d’Eve créée à partir d’un fragment la côte gauche d’Adam. S’Il avait créé tous les fils d’Adam mâles et leur avait créé des femelles d’une autre espèce comme les djinns ou les animaux, la cohésion ne règnerait pas au sein des époux. Bien au contraire, il y aurait des tensions entre couples de différentes espèces. C’est donc pour combler les fils d’Adam de Sa miséricorde qu’il leur a donné des épouses de la même espèce qu’eux et inspiré aux époux une affection et une compassion réciproques qui s’expriment par la douceur. L’homme garde sa femme soit par amour , soit par compassion née du fait d’avoir eu un enfant avec elle ou compte tenu de son besoin de lui pour sa prise en charge ou à cause de leur familiarité ou pour d’autres raisons. » Extrait du Tafsir d’Ibn Kathir,6/309).
Le Très-haut dit encore: Si vous avez de l’aversion envers elles durant la vie commune, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien (Coran,4:19). Pour Saadi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde): « L’époux doit assurer une belle compagnie à son épouse, lui éviter la nuisance, lui faire du bien, lui garantir un bon traitement par rapport à la dépense , à l’habillement et consort. Si vous avez de l’aversion envers elles durant la vie commune, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien. (Coran,4:19)
Autrement dit, il convient que vous , époux, gardez vos épouses même en cas de désaffection car il vaut beaucoup mieux agir ainsi dans la mesure où cela vous permet de vous conformer à l’ordre d’Allah et d’accepter Sa recommandation qui vous garantit le bonheur ici-bas comme dans l’au-delà. En outre, le maintien du lien conjugal avec une femme mal aimée constitue un combat engagé contre soi-même qui nécessite de la possession de belles moeurs. La désaffection pouvant être remplacée par l’affection, comme la réalité le prouve, l’époux peut par la suite avoir avec son épouse un enfant qui profite à ses père et mère ici-bas comme dans l’au-delà.Tout ce qui vient d’être dit s’applique quand le maintien du lien conjugal n’entraîne pas d’inconvénients. Quand la séparation s’avère nécessaire parce que le maintien du lien conjugal n’a plus de sens, on n’est pas tenu de l’éviter. » Extrait du Tafsir de Saadi, p.172.
Mouslim (1469) a rapporté d’après Abou Hourayrah (P.A.a) que le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit: Qu’un croyant ne haïsse pas une croyante car si un aspect de son caractère lui déplait un autre pourrait lui plaire. Selon an-Nawawi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) cela signifie qu’à côté de ce qui lui déplait chez elle, il peut trouver d’autres traits de caractère qui lui plaisent. Même une femme acariâtre , peut être pieuse ou belle ou chaste ou douce, etc. »
Deuxièmement, l’amour qui lie les époux est un devoir que l’un doit à l’autre. Du moment où l’époux doit aimer son épouse et s’attacher à elle, pourquoi le fait d’épouser une , deux , trois voire quatre femmes doit-il poser un problème quand on les aime toutes? Qu’est-ce qui l’empêche en dehors de pensées purement romantiques sans lien réel avec l’amour éprouvé par un couple ou celui que deux personnes se vouent réciproquement? Comment concevoir que l’amour ne puisse être partagé et imaginer l’aimé comme un Maître qui exclut que le culte qu’on lui voue soit partagé par un autre?
N’aime-t-on pas son père, sa mère et aime encore….Ici le même amour est porté sur plusieurs personnes. Pourquoi ne pourrait pas en être ainsi entre l’homme et ses épouses?
L’homme ne peut il pas convoiter des mets multiples et différents quant à leurs saveur et leurs odeur, ce qui ne l’empêche pas de s’en raffoler ? Qu’est-ce qui, des points de vue rationnel et religieux, empêche un homme d’aimer plusieurs femmes à la foi et en même temps?
Quelle est la particularité de l’amour liant un homme et une femme qu’exclut qu’il puisse être partagé? Une telle particularité ne revient elle à assimiler l’amour entre humains à celui qu’implique notre état de servitude envers le Maître des mondes?
Si on dit que la réalité constatée chez la plupart des gens est qu’un homme ne peut aimer réellement qu’une seule femme et qu’une femme ne peut aimer sincèrement qu’un seul homme, nous répondons qu’il est certes constaté que la majoré des gens sont monogames, ce qui n’empêche pas d’autres d’être polygames et partant de porter leur amour sur plusieurs femmes. Cela arrive fréquemment.
Se référer à la réponse donnée à la question n°14022 pour vous imprégner de la sagesse qui sou tenu la polygamie.
Allah Très-haut le sait mieux.