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Il prétend détenir un des cheveux du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) et il s'est résolu à construire une mosquée pour l'y conserver!

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Date de publication : 13-02-2015

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Question

Je viens de la ville de Kvirila au sud de l’Inde. L’un des dignitaires musulmans de la région prétend détenir l’un des cheveux du bien -aimé et il va construire une mosquée pour l’y conserver. Cette affaire a suscité beaucoup de discussions au sein des religieux, notamment dans son aspect relatif à la recherche de bénédiction. J’espère qu’on l’examine exhaustivement à la lumière du livre et de la Sunna.

Texte de la réponse

Louange à Allah.

Premièrement, la recherche de la bénédiction à traversles restes laissés par le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) sefaisait du vivant du Prophète lui-même. La recherche portait sur le reste del’eau avec laquelle il faisait ses ablutions, ses vêtements, ses aliments, sesboissons, ses cheveux et tout ce qui provenait de lui.

Quant au fait de chercher de la bénédiction à travers unobjet qui fut en contact avec le corps du Prophète (Bénédiction et salut soientsur lui) comme le reste de l’eau de ses ablutions, sa sueur, ses cheveux etconsort, c’est une chose bien connue et admise par les compagnons (P.A.a) et la génération qui les suivit immédiatement, carcette pratique procure du bien et de la bénédiction. Le Prophète (Bénédictionet salut soient sur lui) l’avait approuvée.

On lit dans l’encyclopédie juridique (10/70): Les ulémasadmettent tous la légalité de la recherche de la bénédiction à travers lestraces du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui). Les ulémasspécialistes de la biographie du Prophète, des évènements comportant des leçonssur ses qualitéset du hadith, ontapporté beaucoup d’informations qui révèlent que les nobles compagnonscherchaient de la bénédiction de différentes manières dans les traces duProphète (Bénédiction et salut soient sur lui).

Deuxièmement, il n’est pas permis de rechercher de labénédiction à travers les reliques d’un autre que Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui). Il n’est pas permis d’assimiler un autre au Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui). La recherche de la bénédiction à traversles reliques des pieux est une innovation condamnable. C’est un moyen deglisser dans l’associanisme.

Ibn Outhaymine (Puisse Allahlui accorder Sa miséricorde) a dit: Les compagnons recherchaient de labénédiction à travers la sueur du Prophète (Bénédiction et salut soient surlui), sa salive et ses cheveux. Quant aux autres, on ne recherche pas de labénédiction ni à travers leurs vêtements, ni à travers leurs ongles ni rien deleurs autres restes. C’est strictement réservé au Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui). Charah Riadh as-Salihine (4/243).

Troisièmement, l’existence d’une relique quelconque duProphète (Bénédiction et salut soient sur lui) n’est pas attestée. Celui quiprétend le contraire ne dispose d’aucune preuve. Cela étant ,il n’estpermis à personne de prétendrequ’il détient une partie des reliques du Prophète (Bénédiction et salut soientsur lui) sans pouvoir fournir une preuve irréfutable. Comment pourrait-il lefaire?

L’érudit, historien, Ahmad Bacha Taymour,a dit: Ce qui est vérifiable à propos des cheveux que les gens se sontretransmis plus tard, c’est qu’ils leur étaient parvenus grâce aux reliques queles compagnons (P.A.a) s’étaient partagé. Encorequ’ il restedifficile de distinguer ce qui en est authentique de ce qui ne l’est pas.Extrait d’al-Aathar an-Nabawiyyapar Ahmad Bacha Taymour (91)

L’érudit, traditionniste, Muhammad Nassirouddineal-Albani (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde)a dit: «Cela dit, il faut dire que nouscroyons qu’il est permis de rechercher de la bénédiction à travers les reliquesdu Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui). Nous ne le contestons pas , contrairement à ce qu’insinuent nos adversaires àtraversleurs actes.

La recherche de la bénédiction est toutefois soumise àdes conditions parmi lesquelles figure la juste adhésion à la foi. Allah nepermettra pas à celui qui n’est pas sincère dans son adhésion à l’islamd’obtenir un quelconque bien à travers la recherche de la bénédiction de lamanière sus indiquée.Une autrecondition consiste à ce que celui qui désire obtenir de la bénédiction découvreune desrestes du Prophète (Bénédictionet salut soient sur lui) et l’utilise..

Nous savons, quant à nous, que les restes du Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) tels ses cheveux, ses vêtements, et sesreliques furent perdus. Nul ne peut en prouverde façon catégorique l’existence de l’une quelconque de ses restes. S’ilen est ainsi, la recherche de la bénédiction à travers de telles traces devientsans objet de nos jours. Cela ne serait plus qu’une pure théorie qui ne méritepas qu’on s’y attarde.» Extrait de at-Tawassoul,anwaa’ou wa ahkaalou’ (144). Voir à toutes fins utiles l’ouvrageintitulé : at-tabarrouk , anwaaou wa ahkaamou par Dr Nassir al-Djadii (256-260).

Cheikh Ibn Outhaymine (PuisseAllah lui accorder Sa miséricorde) a été interrogé en ces termes: Commentjugerla recherche de la bénédiction à travers les restes du Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) après sa mort, traces telles ses cheveuxet consorts? Voici sa réponse: «La réponse est qu’il n’estabsolument pas possible de prouver qu’uncheveu donné provient du Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient surlui). Dire qu’on en trouve au Complexe des Vestiges en Egypte n’est pas exact.Il est inexistant.

On ne sait pas que les compagnons (P.A.a)s’intéressassentà cette affaire. Laseule exception réside dans ce qui fut rapporté d’après OumSalama (P.A.a ) selon laquelle elle possédait quelques uns des cheveux duProphète (Bénédiction et salut soient sur lui) qu’elle conservait dans uneboite en argent. Quand quelqu’un tombait malade, il se rendait auprès d’ellequi versait de l’eau (sur les cheveux) et secouait le mélange avant d’enabreuver le malade. Cette histoire n’est pas vérifiable. Il n’est pas possiblede prouver que les cheveux en question provenaient du Messager (Bénédiction etsalut soient sur lui).

Le plus important réside dans ses traces religieuses.Quant aux vestiges tangibles, ils restent ce qu’ils sont. Le cœury reste attaché, les aime et leur demeurefamilier. Toutefois , ce qui reste plus important, cesont les traces religieuses.» Dourous duCheikh al-Outhaymine (2/64) sous la numérotation ach-chamila.

Celui qui veut que ses affaires religieuseet profane soientbénies, doit suivrele Prophète (Bénédiction et salut soient surlui) intérieurement et extérieurement, appliquer ses enseignements ets’abstenir de ce qu’il a interdit en fait d’actes , deparoles et de croyances. Car c’est la source du bien et de la bénédiction.

Cheikh al-islam, Ibn Taymiya (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit:Après l’arrivée du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui)à Médine, les Médinois, qui crurent en lui et lui obéirent,reçurent sa bénédiction. Celle-ci leur apporta le bonheur d’ici-bas et celui del’au-delà. Bien plus, tout croyant ayant cru au Messageret lui ayant obéi profita de sa bénédiction àcause de sa croyance en lui et de son obéissance envers lui car il obtient enfait de biens d’ici bas et de l’au-delà ce que seul Allah sait. Madjmou al-fatawa(11/113).

Cheikh al-Albani (Puisse Allahlui accorder Sa miséricorde):«Même si le Prophète (Bénédiction et salut soientsur lui) accepta au cours des expéditions al-Houdaybiyaet d’autres que les compagnons recherchèrent de la bénédiction à travers sesrestes en frottant leurs corps avec leurs mains après l’avoir touché, il lefaisaient pour réaliser un objectif important lié au contexte historique. Ils’agissait de terroriserles mécréantsde Qoureiche et démontrer combien les musulmansétaient attachés à leur Prophète! Combien ils l’aimaient et étaient prêtsà s’émuler dans son service et dans savénération.

Cependant, il ne faut pas perdre de vue nidissimulerqu’après les ditesexpéditions, le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) apprit auxmusulmans grâce àun style sage et trèsdouxà se passer de cette manière derechercher la bénédiction. Il les en détourna pour les orienter vers de bonnesœuvres bien meilleures auprès d’Allah le Puissant et Majestueux et plusefficaces. C’est ce que nous indique le hadith que voici:

D’après Abderrahmane ibn Abi Qatada (P.A.a) le Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) fit ses ablutions un jour et sescompagnons se mirent à rattraper l’eau qui coulait sur ses organes et sefrottaient le corps avec. Le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui)leur dit:

-«Qui est-ce qui vous amène à vous comporter comme vousle faites?

Notre amour pour Allah et pour Son Messager.

Quiconque se complait dans l’amour d’Allah et SonMessager et cherche à être aimé par eux, qu’il tienne un langage de véritéquand il parle, qu’il restitue fidèlementles dépôts qu’on lui confie et qu’il traite bien ses voisins. Ce hadithest rapporté par des voies sures et corroborées par des versions cité dans Mou’djam at-Tabarani etd’autres.» Extrait de at-Tawassoul,p. 145.

En somme, la prétention de l’homme en question selon laquelle il détient un des cheveux du Prophète (Bénédiction et salut soient surlui) est une allégation sans fondement, une simple prétention qu’il n’estpermis à personne de croire ou de répéter. Si elle était bien fondée, son objetn’aurait échappé à personne. Bien au contraire, on se serait précipité àtransmettre l’information, à vérifier la chaîne de ses rapporteurs et à ladiffuser.

Quatrièmement, sa détermination à construire une mosquéepour abriter ledit cheveux est impertinente donc inacceptable. L’intéressé nefait que reproduire une tradition des gens du livre et s’écarter du droitchemin tracé par Allah.

L’exagération constitue une épreuve pour les gens. C’estelle qui les pousse à justifier de telles prétentions et les engagedans des sentiers de l’innovation et del’égarement.

Al-Bokhari (427) et Mouslim (528) ont rapporté d’après Aicha, la mère descroyants, qu’Oum Habibah etOum Salama évoquaient uneéglise décorée d’images qu’elle avaient vue en Abyssine. Quand elles enparlèrent en présence du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) ,il leur dit:Voilà des gens qui chaque fois qu’un homme pieux meurt parmi eux, ils construisentun lieu de culte autour de sa tombe et le décorentavec les images évoquées. Voilà les pires deshommes auprès d’Allah au jour de la Résurrection.

Si ces gens étaient devenus les pires des hommes auprèsd’Allah au jour de la Résurrection à cause de l’acte qu’ils avaient accompliaprès s’être assuré de la réalité du corps du Prophète autour de la tombe duquel il construisirentle lieu de culte,que dire de celui qui se laissebrouiller par Satan par le truchement d’une affaire qu’il ne sait pasauthentique puisqu’il ne lui connait aucune chaîne detransmission pouvant servir de preuve dans la religion d’Allah et qui ,pire, enprofite pour mener une action non instituée par le Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui) mais interdite par lui à sa communauté qu’il mit en gardeencore contre son adoption?

Où étaient les compagnons et leurs successeurs immédiats?Commentne purent ils pas grader lesrestes du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui)? Comment ne purent ilspas en recommander la garde et en placer une partie dans les mosquées?

En somme, la recherche de la bénédiction à travers cecheveu n’est pas permise car il est impossible qu’il soitle cheveu du Prophète (Bénédiction et salutsoient sur lui). Il n’est pas permis non plus de construire une mosquée pourl’y conserver, même si noussuppositionsqu’il s’agisse réellementd’un descheveux duProphète (Bénédiction etsalut soient sur lui) et que la chaîne de transmission del’information soit ininterrompue et vérifiée.

Allah Très-hautle sait mieux.

Source: Islam Q&A