Dimanche 21 Djoumada 2 1446 - 22 décembre 2024
Français

Le verdict concernant le fait d’aimer des non-musulmans

Question

J’ai des questions qui portent sur un sujet déterminé, à savoir le traitement des non musulmans, notamment  l’entretien d’un lien d’amitié avec eux.

S’il nous est interdit:

-d’entretenir un lien d’amitié avec des non musulmans

donc de les aimer;

-d’entretenir d’autres liens pareils relatifs à nos relations avec eux.Comment dès lors:

-les aider à se convertir à l’islam? Ne me dites pas: si l’apport d’aide s’inscrit dans le cadre de l’effort fait pour les rapprocher de l’islam avant de les inviter à l’adopter, il est acceptable! Car je serais étonné qu’on leur affiche une affection artificielle pour les appeler à l’islam! J’espère que vous ne mentionnerez pas ce point dans votre réponse.

Le mariage entre un musulman et une non musulmane m’inspire la question que voici: si l’islam est une religion d’amour et de paix, comment interdit-il d’aimer les non musulmans et de les traiter comme les musulmans.J’ai énormément de questions.Mais j’ai le sentiment qu’il me serait interdit de m’interroger  sur la qualité d’islam qui suscite des questions en moi! C’est pourqoui je me tais dessus.Toutefois j’espère que vous répondrez à mes questions de la manière la plus précise et la plus globale. Je pourrais paraître naïve en posant de telles questions. Pourtant je ne fais que m’efforcer à en savoir davantage sur ma religion.

Texte de la réponse

Louange à Allah.

Premièrement :

Le musulman doit s’engager dans la voie qui consolide sa foi et la raffermit dans son cœur. Quand celui-ci est envahi de doutes et d’ambiguïtés qui l’empêchent de comprendre les ordres de la Charia et qu’on ne peut élucider qu’en posant des questions, dans ce cas-là, on est obligé de les poser conformément à la règle légale qui stipule : « Le moyen nécessaire pour réaliser un devoir devient obligatoire. »  

Allah le Très-Haut nous a ordonné d’interroger les gens du savoir. Il dit : « …Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas. » (Coran : 16/43).

C’est une attitude louable de la part du musulman que d’interroger les ulémas pour dissiper ses doutes et ses obsessions. Ce qui est à condamner c’est de poser des questions par entêtement ou pour susciter des doutes ou pour attirer l’attention vers soi !

L’imam Ibn Abdelbarr (Puisse Allah le Très-Haut lui accorder Sa miséricorde) a dit : « Celui qui pose des questions pour s’instruire, se débarrasser de l’ignorance et chercher le sens d’une disposition religieuse à retenir ne commet aucun inconvénient. Car pour se guérir du manque de savoir, il faut interroger (ceux qui savent).

Celui qui pose des questions par obstination et non pour la recherche du savoir, ce qu’il fait ne lui est pas permis, que ses questions soient nombreuses ou pas. » Extrait d’At-Tamhid (21/292).

Voilà pourquoi, chère sœur, nous vous invitons à ne pas hésiter à poser des questions à propos de toute affaire religieuse qu’il vous est difficile de comprendre. Puisse Allah nous assister tous à découvrir la vérité et à nous y attacher.

Deuxièmement :

Allah nous a donné l’ordre de désavouer la mécréance et ses adeptes.

Allah le Transcendant dit : « Certes, vous avez eu un bel exemple [à suivre] en Ibrahim et en ceux qui étaient avec lui, quand ils dirent à leur peuple : ‘‘Nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors d'Allah. Nous vous renions. Entre vous et nous, l'inimitié et la haine sont à jamais déclarées jusqu'à ce que vous croyiez en Allah l’Unique.’’ » (Coran : 60/4).

Allah le Transcendant dit aussi : « Tu (Mohammed) n'en trouveras pas, parmi les gens qui croient en Allah et au Jour dernier, qui prennent pour amis ceux qui s'opposent à Allah et à Son Messager, fussent-ils leur père, leurs fils, leurs frères ou les gens de leur tribu. Ceux-là Il a prescrit la foi dans leurs cœurs et Il les a aidés de Son Rouh (secours, lumière, preuve, guidée). Il les fera entrer dans des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, où ils demeureront éternellement. Allah les agrée et ils L'agréent. Ceux-là sont le parti d'Allah. Le parti d'Allah est celui de ceux qui réussissent. » (Coran : 58/22).

Allah le Transcendant dit encore : « Ô vous qui croyez ! Ne prenez pas pour alliés les juifs et les chrétiens ; ils sont alliés les uns des autres. Et celui d'entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs. Allah ne guide certes pas les gens injustes. » (Coran : 5/51).

Il a donné l’ordre de favoriser la croyance et de prendre les croyants pour alliés en disant : « Et attachez-vous tous ensemble au pacte d'Allah (le Coran) et ne soyez pas divisés ; et rappelez-vous le bienfait d'Allah sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c'est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères [en Islam]. Et alors que vous étiez au bord d'un abîme de feu, c'est Lui qui vous en a sauvés. Ainsi Allah vous montre Ses Ayat (signes) afin que vous soyez bien guidés. » (Coran : 3/103).

Le Messager d’Allah (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) a dit : « L’anse la plus ferme de la foi est d’aimer en Allah et de détester en Allah. » (Rapporté par Ahmed (18524) et jugé bon par les vérificateurs du Mousnad comme par Al-Albani dans Sahih At-Targhib (3030).

D’après Anas ibn Malek (Qu’Allah soit satisfait de lui) le Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) a dit : « Celui qui se caractérise par ces trois mœurs savourera les délices de la foi : il aime Allah et Son Messager plus que tout le reste (êtres), il aime un individu et il ne l’aime que pour l’amour d’Allah ; et il déteste retourner à la mécréance autant qu’il déteste d’être jeté dans le feu. » (Rapporté par Al-Boukhari : 16 et par Muslim : 43).

Troisièmement :

Ce qui est dit ci-dessus n’empêche pas l’existence entre un musulman et un mécréant déterminé une sorte d’affection instinctive pour une raison quelconque comme un lien de parenté, une filiation, une alliance ou d’autres bonnes relations de bienfaisance qui n’excluent pas le désaveu de sa religion et son inimitié par rapport à sa foi.

Allah le Très-Haut a confirmé l’amour que le Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) vouait à son oncle Abou Taleb malgré sa mécréance. C’est à ce propos qu’Allah le Très-haut dit : « Tu [Mohammed] ne diriges pas celui que tu aimes... » (Coran : 28/56) Cet amour était instinctif dû au lien de parenté.

Allah, le Très-Haut, a autorisé au musulman d’épouser une chrétienne ou une juive bien que le mariage sème l’amour au sein du couple comme le confirme la parole d’Allah le Très-Haut : « Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l'affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent. » (Coran : 30/21).

Cet amour est instinctif comme notre amour pour la nourriture, l’habillement et consorts. L’inimitié religieuse n’empêche pas la présence d’un amour naturel, leurs motifs étant différents.

C’est comme le remède qui peut être à la fois apprécié pour une raison et détesté pour une autre.

Voir la réponse donnée à la question N° 154606 .

Quatrièmement :

Nous comprenons que la même personne peut être aimée en raison de la parenté qui nous lie à elle ou à cause de sa bienfaisance envers nous ou pour d’autres raisons, alors qu’au même moment nous désavouons sa mécréance et lui sommes hostiles pour cela. La vraie épreuve se présente en cas d’incompatibilité des deux sentiments. C’est la raison pour laquelle Allah, le très-Haut, a averti Ses serviteurs de ne pas privilégier l’amour instinctif et la passion égoïste par rapport à l’amour fondé sur la foi et l’application des ordres religieux. Sous ce rapport, Allah le Très-Haut dit : « Ô vous qui croyez ! Ne prenez pas pour alliés vos pères et vos frères s'ils préfèrent la mécréance à la foi. Et quiconque parmi vous les prend pour alliés, ceux-là sont les Dhalimoune (injustes, polythéistes). Dis : « Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu'Allah, Son Messager et le Djihad dans le sentier d'Allah, alors attendez qu'Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les Fassiqoune (les rebelles, les pervers, ceux qui désobéissent à Allah) ». (Coran : 9/23-24).

Cheikh As-Sa’di (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a écrit : « Allah le Très-Haut a dit :

« Ô vous qui croyez » agissez conformément aux exigences de la foi en vous alliant avec ceux qui la partagent avec vous et en désavouant ceux qui ne la partagent pas. 

« Ne prenez pas vos pères et vos frères » personnes qui vous ont les plus proches, et les autres à fortiori.

« …pour alliés s’ils préfèrent » c’est-à-dire s’ils choisissent par consentement et amour « …la mécréance à la foi »

« Et quiconque parmi vous les prend pour alliés, ceux-là sont les Dhalimoune » pour avoir osé s’adonner à la désobéissance à Allah et en prenant Ses ennemis pour alliés. L’alliance s’appuie sur l’amour et le soutien, et le fait de les choisir comme alliés entraîne la préférence de leur obéissance et leur amour par rapport à ceux d’Allah, le Très-Haut, et de Son messager (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui).

C’est pourquoi Il a cité la cause déterminante qui réside dans l’amour d’Allah et de Son messager qu’il faut préférer à tout autre amour puisque Allah, le Très-Haut, a fait dépendre toutes les autres choses de cela en disant :

« Dis : Si vos pères » et aussi vos mères.

« …vos fils et vos frères » de sang et de cohabitation. 

« …vos épouses, vos clans » c’est-à-dire vos proches en général.

« …les biens que vous gagnez » ce sont les biens que vous avez difficilement acquis, et Il cite ce genre de biens auxquels les intéressés tiennent plus par rapport aux autres biens obtenus sans grande peine

« …le négoce dont vous craignez le déclin » le commerce dont vous redoutez la perte ou la diminution. Cela comprend toutes sortes de commerce et de revenus, tels que les marchandises commerciales, les métaux précieux, les armes, les meubles, les céréales, les terres agricoles, le bétail, etc.

« …et les demeures qui vous sont agréables » en raison de leur beauté et leurs décorations qui répondent à vos goûts,

Si toutes ces choses vous sont « plus chers qu'Allah, Son Messager et le Djihad dans le sentier d'Allah », vous êtes alors pervers et injustes.

« …alors attendez » attendez-vous au châtiment divin inévitable qui vous frappera.

« ...qu'Allah fasse venir Son ordre » qui est inévitable.

« Et Allah ne guide pas les Fassiqoune » ce sont ceux qui Lui désobéissent parce que privilégiant les choses citées ci-dessus.

Ce noble verset est le plus important argument de l’obligation d’aimer Allah et Son Messager plus que tout autre chose et de les préférer à toute autre affection. Il révèle la grave menace et la grande abomination proférées contre celui qui préfère les choses que voilà à l’amour d’Allah, de Son messager et au Djihad à mener dans Son chemin.

Cela s’atteste en ceci : quand on lui présente deux choses, l’une aimée par Allah, le Très-Haut, et Son Messager (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) mais elle ne l’attire pas, et l’autre chose bien désirable pour lui, mais lui fait manquer des objectifs aimés par Allah et Son messager… S’il choisit ce qui l’attire au détriment de ce qu’Allah aime, il est alors injuste et a délaissé son devoir. » Extrait de Tayssir Al-Karim Al-Mannane (332).

Cinquièmement :

On ne désavoue pas le mécréant en raison de sa filiation, de son pays, de sa couleur ou de son physique, mais à cause de sa mécréance et son hostilité pour la religion d’Allah.

Il n’existe aucune contradiction entre cela et le fait d’aimer qu’il soit bien guidé. Bien au contraire, c’est même le cas de l’ensemble des Messagers (Que le Salut d’Allah soit sur eux), et des croyants serviteurs d’Allah avec leurs peuples. Ils ont renié l’attachement de leurs peuples à l’associationisme, leur rupture avec la religion (monothéiste) et leur persistance à démentir les Messagers d’Allah. Ce qui ne les a pas empêchés de vouloir les guider à entrer dans la religion d’Allah dont la Grandeur est sublime.

D’après Ibn Omar (Qu’Allah soit satisfait de lui) le Messager d’Allah (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) a dit : « Seigneur, raffermit l’Islam par celui que Tu aimes le plus de ces deux hommes, Abou Djahl ou Omar ibn Al-Khattab. » Il a dit : « Omar était celui qu’il (le Prophète) aimait le plus » Cet hadith est bon, authentique et étrange. Il est cité dans At-Tirmidhi (3681) et jugé authentique par Al-Albani.

Abdallah ibn Mass’oud (Qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : « C’est comme si je voyais le Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) raconter l’histoire de l’un des Prophètes, battu et blessé par son peuple, alors qu’en essuyant le sang de son visage il disait : « Seigneur, pardonne à mon peuple car ils ne savent pas. » (Rapporté par Al-Boukhari : 3477 et par Muslim : 1792).

Méditez sur cette histoire suivante et vous verrez comment l’inimitié sur la base de la religion, même de la part d’un incroyant, peut se transformer en amour inspiré par la foi lorsque le mécréant se convertit à la religion d’Allah et abandonne l’incrédulité qu’il suivait :

D’après Abou Houreïra (Qu’Allah soit satisfait de lui) le Messager d’Allah (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) a dépêché des cavaliers à Nadjd (centre de l’Arabie) et ils ont ramené un homme issu de la Tribu Banou Hanifa, qui s’appelait Thoumama ibn Outhal. Ils l’ont attaché à un des piliers de la mosquée. Le Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) s’est rendu auprès de lui et lui a dit :

- « Qu’est-ce que tu as à dire, ô Thoumama ? »

-  « Je n’ai que du bien, ô Mohammed : si tu me tues, tu tueras un homme qui sera vengé, si tu me gracies, tu auras affaire à un homme reconnaissant, et si tu cherches de l’argent, demande autant que tu veux. »

On l’a laissé sur place jusqu’au lendemain. Ensuite, il (le Prophète) lui a dit :

-  « Qu’est-ce que tu as à dire, ô Thoumama ? »

-  « Comme je te l’ai déjà dit : si tu me gracies, tu auras affaire à un homme reconnaissant. »

Il le laisse encore sur place jusqu’au lendemain pour revenir lui dire :

-  « Qu’est-ce que tu as à dire, ô Thoumama ? »

-  « Je n’ai que ce que j’ai déjà dit ! » Alors il a dit : « Libérez Thoumama. »

Et puis il se rendit auprès de dattiers proches de la mosquée pour se laver (Ghusl) avant de retourner dans la mosquée pour déclarer : « Ach-Hadou An La Ilaha Illa Allah wa Ach-Hadou Anna Mohammed Rassoul Allah (j’atteste qu’il n’est de dieu qu’Allah et j’atteste que Mohammed est le Messager d’Allah).

Ô Mohammed, je jure par Allah, il n’existait pas sur terre un visage que je détestais plus que le tien, et maintenant ton visage est devenu celui que j’aime le plus.

Je jure par Allah, ta religion m’était la plus détestable des religions, et maintenant, elle est devenue celle que j’aime le plus.

Je jure par Allah, ton pays m’était le plus détestable des pays, et maintenant il est devenu celui que j’aime le plus.

Tes cavaliers m’ont capturé à un moment où j’allais accomplir une Omra, qu’en penses-tu ? » Le Messager d’Allah (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) lui a annoncé la bonne nouvelle et lui a donné l’ordre d’aller faire sa Omra. » (Rapporté par Al-Boukhari : 4372 et par Muslim : 1764).

Sixièmement :

Il convient de savoir et d’admettre que la conciliation entre ces deux choses : le désaveu de l’associationisme et de ses gens (d’une part), et la compassion envers les créatures par égard à Allah, aimer qu’ils adoptent la foi et s’efforcer à les aider à se convertir tous (d’autre part) constitue l’une des principales raisons pour lesquelles cette Oumma est décrite comme étant la meilleure comme elle a été louée pour cela par Allah le Très-Haut.

D’après Abou Houreïra (Qu’Allah soit satisfait de lui) : « Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les gens. »

Il (le Prophète Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) a dit : « Les meilleures gens pour les gens ; ils les entravent de chaînes à leurs cous jusqu’à les faire embrasser l’Islam. » (Rapporté par Al-Boukhari : 4557).

Méditez l’histoire suivante de ce serviteur croyant et pieux et sa relation avec son peuple mécréant qui refusaient l’adhésion à la foi. Voyez comment il s’est efforcé à les guider, mais ils l’ont rejeté ainsi que sa prédication, jusqu’au moment où ils l’ont tué alors qu’il ne cessait d’espérer le bien et la bonne guidé pour eux, poursuivant son espérance jusqu’après sa mort.

A ce rapport, Allah le Très-Haut dit : « Et du bout de la ville, un homme vint en toute hâte et il dit : « Ô mon peuple, suivez les messagers : suivez ceux qui ne vous demandent aucun salaire et qui sont sur la bonne voie. Et qu'aurais-je à ne pas adorer Celui qui m'a créé ? Et c'est vers Lui que vous serez ramenés. Prendrais-je en dehors de Lui des divinités ? Si le Tout Miséricordieux me veut du mal, leur intercession ne me servira à rien et ils ne me sauveront pas. Je serais alors dans un égarement évident. [Mais] je crois en votre Seigneur. Ecoutez-moi donc. » [On le tua]. Alors il [lui] fut dit : « Entre au Paradis » II dit : « Ah si seulement mon peuple savait ! » ... en raison de quoi mon Seigneur m'a pardonné et mis au nombre des honorés. » (Coran : 36/20-27).

L’imam Qatada (Puisse Allah lui accorder de Sa Miséricorde) a dit : « Ils le lapidait, alors qu’il ne cessait de dire : « Seigneur, pardonne à mon peuple car ils ne savent pas. » Mais ils ont continué à le lapider jusqu’à ce qu’ils l’ont fait tomber à terre pendant qu’il disait cela, ensuite ils l’ont tué ; puisse Allah lui accorder Sa miséricorde. » Tafsir Ibn Kathir (6/571).

Méditez aussi sur ce qu’Allah a raconté à propos ‘du croyant de la famille de Pharaon’. Il désavoua son peuple tout en continuant à les appeler à la voie du salut, en dépit de leur mécréance, leur reniement et leur démenti. Sa longue histoire est citée dans la sourate Ghafir (40) appelée aussi la sourate du Croyant.

On lit dans Sahih Al-Boukhari (3231) et Sahih Muslim (1795) un hadith rapporté par ‘Ourwa selon lequel Aicha (Qu’Allah soit satisfait d’elle), l’épouse du Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) lui a révélé avoir dit au Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) : « As-tu connu un jour plus pénible que le jour de Ouḥud ? Il répondit : Oui ! J’ai subi de la part de ton peuple des choses plus pénibles encore, et la plus grande souffrance qu’ils m’ont infligée a été le jour d’Al-‘Aqaba, lorsque je me suis présenté à ibn ‘Abd Yalil ibn 'Abd Kullal proposer mon Appel qui ne l’a pas accepté. Je suis parti très soucieux et Je ne me suis aperçu (du trajet parcouru) qu’à Qarn Ath-Tha’alib. En levant la tête, j’ai vu un nuage qui me couvrit de son ombre. J’ai regardé dans le nuage et j’ai vu l’Ange Gabriel qui m’appela en disant : « Certes Allah, Exalté soit-Il, a entendu les propos de ton peuple et la réponse qu’ils t’ont donné. Il t’a envoyé l’Ange des montagnes afin que tu lui ordonnes ce que tu souhaites à leur encontre. » A ce moment, l’Ange des montagnes m’appela, me salua puis déclara : « Ô Mohammed ! Allah a bien entendu les propos que ton peuple t’a adressé, et je suis l’Ange des montagnes. Mon Seigneur m’a envoyé à toi afin que tu me donnes ton ordre. Que désires-tu ? Si tu le souhaites, je peux les écraser entre Al Akhchabayne (deux montagnes qui entourent La Mecque) ! » Le Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soit sur lui) lui a alors dit : « J’espère plutôt qu’Allah fera sortir de leur descendance une progéniture qui L'adorera, Seul sans rien Lui associer. »

Allah le Très-Haut dit en s’adressant au Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soit sur lui) : « Et Nous ne t'avons envoyé qu'en miséricorde pour l'univers. » (Coran : 21/107).

L’imam Ibn Kathir (Puisse Allah le Très-Haut lui accorder Sa miséricorde) a dit : « Allah nous informe qu’Il a fait de Mohammed (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) une miséricorde pour l’univers, c’est -à -dire qu’Il l’a envoyé comme une miséricorde pour eux tous. Celui qui accepte cette miséricorde et reconnaît ce bienfait, sera heureux ici-bas et dans l’au-delà, et celui qui la décline et la renie subira une perte ici-bas et dans l’au-delà.

L’imam Muslim rapporte dans son Sahih d’après Abou Houreïra (Qu’Allah soit satisfait de lui) : « On a dit : ‘‘Ô Messager d’Allah, prie contre les polythéistes !’’ Il a répondu : « Allah, le Très-Haut, ne m’a pas envoyé pour maudire (les gens), Il m’a envoyé comme miséricorde… » Extrait du Tafsir Ibn Kathir (5/384).

Septièmement :

Nous espérons que la réponse que nous venons de donner est suffisante. La juste lecture de la réalité des gens, de leur psychologie, et de leur histoire, confirme aisément nos propos.

Toutefois, nous vous invitions tous à méditer cette belle conciliation entre deux questions au début de la sourate Al-Moumtahana ‘l’éprouvée’ : l’affirmation du principe de désavouer l’associationisme et ses gens, et l’appel adressé aux croyants pour qu’ils ne désespèrent pas de pouvoir guider les mécréants à la religion d’Allah, transformant cette inimitié en amour basé sur la foi.

Sous ce rapport, Allah le Très-Haut dit : « Ô vous qui avez cru ! Ne prenez pas pour alliés Mes ennemis et les vôtres (les mécréants et les polythéistes), leur offrant l'amitié, alors qu'ils ont nié ce qui vous est parvenu comme vérité (le pur monothéisme islamique, le Coran, et Mohammed). Ils expulsent le Messager et vous-mêmes parce que vous croyez en Allah, votre Seigneur. Si vous êtes sortis pour lutter dans Mon chemin et pour rechercher Mon agrément, leur témoignerez-vous secrètement de l'amitié, alors que Je connais parfaitement ce que vous cachez et ce que vous divulguez ? Et quiconque d'entre vous le fait s'égare du droit sentier. S'ils vous dominent, ils seront des ennemis pour vous et étendront en mal leurs mains et leurs langues vers vous ; et ils aimeraient que vous deveniez mécréants. Ni vos proches parents ni vos enfants ne vous seront d'aucune utilité le Jour de la Résurrection, Il [Allah] décidera entre vous, et Allah est Clairvoyant sur ce que vous faites. Certes, vous avez eu un bel exemple [à suivre] en Ibrahim et en ceux qui étaient avec lui, quand ils dirent à leur peuple : « Nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors d'Allah. Nous vous renions. Entre vous et nous, l'inimitié et la haine sont à jamais déclarées jusqu'à ce que vous croyiez en Allah, Seul. » Exception faite de la parole d'Ibrahim [adressée] à son père : « J'implorerai certes, le pardon [d'Allah] en ta faveur bien que je ne puisse rien pour toi auprès d'Allah. » « Seigneur, c'est en Toi que nous mettons notre confiance et à Toi nous revenons [repentants]. Et vers Toi est le Devenir.

Seigneur, ne fais pas de nous [un sujet] de tentation pour ceux qui ont mécru ; et pardonne-nous, Seigneur, car c'est Toi le Puissant, le Sage. » Vous avez certes eu en eux un bel exemple [à suivre], pour celui qui espère en Allah et en le Jour dernier ; mais quiconque se détourne... alors Allah Se suffit à Lui-même et est Digne de louange. Il se peut qu'Allah établisse de l'amitié entre vous et ceux d'entre eux dont vous avez été les ennemis. Et Allah est Omnipotent et Allah est Pardonneur et Très Miséricordieux. Allah ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables. Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les Dhalimoune (injustes, polythéistes). » (Coran : 60/1-9).

Nous espérons avoir pu répondre à vos ambiguïtés. Si vous avez d’autres questions, ou s’il y a quelque chose que nous n’avons pas traité dans notre réponse, n’hésitez pas à nous contacter car nous souhaitons continuer la recherche sur ce que nous avons besoin de connaître sur notre religion.

Et Allah, le Très-Haut, sait mieux.

Source: Islam Q&A