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Il y’a beaucoup de gens qui apprennent le Coran par coeur et le mémorisent grâce à la présence des maîtres coraniques et ils apprennent le droit musulman en raison de la présence de maîtres et enseignants .Il n’en demeure pas moins vrai qu’à travers notre accompagnement des apprenants et nos observations, nous constatons une mauvaise éducation ou , en d’autres termes , un terrible illettrisme destructeur. Où sont les éducateurs? Comment trouver une bonne éducation?
Comment intégrer l’éducation dans le programme d’enseignement religieux? Quelle est l’utilité d’un enseignement sans éducation? Ce que nous ne comprenons pas c’est l’absence d’une pédagogie dans l’éducation chez les enseignants. Pourquoi ont-ils choisi l’enseignement? Quant au rôle de la famille dans l’éducation, parlez-en sans réserve: faillite en matière éducative à nulle autre seconde Comment former un éducateur et une éducatrice?
? L’éducation est-elle une science en soi? N’est elle que la possession d’un savoir ou des connaissances?
Comment les ancêtres, ulémas , souverains, sultans , dignitaires et gens du commun éduquaient -ils leurs enfants?
Louange à Allah.
Il est évident pour tout homme qui réfléchit qu’il y’a un fossé entre le savoir et la pratique; entre la connaissance et son application dans la perception des gens du commun et des particuliers. Ce qui pousse bon nombre de gens à croire que l’éducation se limite à des connaissances théoriques et qu’il s’agit pour les pères de bourrer les enfants de toutes sortes de connaissances et de textes. Il est vrai que les intéressées s’efforcent à rassembler le plus grand nombre d’ouvrages et de recherches utilisées comme moyens d’éducation et tout ce qui en relève. Ils sont allés même jusqu’à donner aux textes religieux une interprétation fondée sur des connaissances théoriques sans tenir compte des aspects éducatifs pratiques
Un exemple en consiste dans la parole du Très-Haut: Parmi Ses serviteurs seuls les savants craignent Allah. (Coran,35:28) qu’on applique à tout connaisseur des dispositions légales ou des sciences expérimentales. Pourtant le verset ne signifie pas que tout savent craint Allah mais il indique que celui craint Allah est le détenteur du vrai savoir.
Dans Madjmou al-fatwa,7/539, Cheikh al-islam Ibn Taymiyah dit: « La parole du Très-Haut : Parmi Ses serviteurs seuls les savants craignent Allah. (Coran,35:28)
indique que celui qui craint Allah est un savant. Ce qui est vrai mais ne signifie pas que tout savant craint Allah
Ibn Taymiya (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit ailleurs 7/21): « Cela signifie que seul le savant Le craint. Allah nous a informé que celui qui craint Allah est un savant. C’est ce qu’Il dit dans un autre verset: Dis: ceux qui savent et ceux qui ne savent pas (Coran,39:9)
Cheikh al-islam a fait allusion à ce verset qui, comme d’autres, sont mal interprétés puisqu’on en déduit la valorisation du savoir et de connaissances séparés de la pratique et de l’éducation. Cette interprétation résulte d’un découpage du verset qui isole sa fin de son début. En effet, la parole du Très-Haut: ceux qui savent et ceux qui ne savent pas . (Coran,39:9) explique le verset précédent: Est-ce que celui qui, aux heures de la nuit, reste en déviation, prosterné et debout, prenant garde à l’au-delà et espérant la miséricorde de son Seigneur?
Ceux qui savent désigne ici ceux qui restent debout pendant la nuit dévoués à Allah dont ils craignent l’enfer et espère le paradis et la miséricorde. Ceux qui ne savent pas sont ceux qui ne s’occupent pas de cela. Réfléchis.
C’est ce qui fait dire à l’imam Ibn al-Qayyim dans Miftahou daari Saadah (1/89) dans le cadre de son établissement d’une règle générale à appliquer dans ce chapitre: Les ancêtres pieux n’utilisaient le terme fiqh que pour parler du savoir que son détenteur applique. Voilà le vrai fiqh chez nos pieux ancêtres. C’est le savoir appliqué.
. Quand cette réalité fut perdue de vue par beaucoup de prédicateurs, d’éducateurs et enseignants, ils ont commencé à se fier de la simple transmission des connaissance sans rapport avec le redressement de la conduite et l’amélioration des coeurs, la lutte contre l’âme charnelle et l’amélioration des moeurs car ils croient que c’est la que réside le savoir recherché, le fiqh visé. Ce qui n’est pas le cas.s
L’éducation dans la vertu et la foi ne peut provenir que de savants pieux qui peuvent être issus des ulémas , des prédicateurs , des réformateurs ou des enseignants. Le savant pratiquant est énormément attaché au Maître Transcendant par le savoir, la pratique et l'enseignement
A ce propos, le Très-Haut dit: Devenez savants , obéissant au Seigneur, puisque vous enseignez le Livre et vous l’étudiez. (Coran,3:79)
Dans son Fateh al-Qadir (1/407), l’imam ach-Chawkani (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: L’adjectif Rabbani dérive de Rabb grâce à l’ajout des lettres alif et noun qui entrainent l’intensification du sens de l’adjectif . C’est le même procédé qui abouti à l’usage du terme lihyani pour désigner celui qui possède une barbe touffue et les termes djoummani ou raqabani pour désigner un chevelu ou quelqu’un qui a le cou très large.
Rabbani se dit de celui qui initie les petits aux premiers principes du savoir avant de passer aux adultes en imitant en cela le Maître Transcendant qui facilite les choses.
En somme, l’éducation ne consiste pas dans de simples paroles sans impact sur les conditions de vie. Elle ne se fonde pas sur des théories creuses sans lien avec la foi. L’éducation doit être axée sur l’acquisition d’une aptitude psychologique enracinée qui permette de concilier le savoir, la mansuétude, la sagesse, la compréhension, la pratique du savoir acquis et sa transmission.
C’est pourquoi l’imam Chawkaani dit à propos de la parole du Très-Haut: puisque vous enseignez le Livre et vous l’étudiez. « Le terme tadrousson est lu par certains toudarrisson. Cette lecture donne au terme Rabbaani une dimension qui dépasse l’acquisition du savoir et sa transmission car on y inclut la sincérité la sagesse et la mansuétude pour faire apparaître le lien causal. .
Celui qui lit tadrousson peut donner au terme Rabbani le sens de savant enseignant. Dans ce cas, le verset veut dire: soyez des enseignants puisque vous possédez le savoir pour l’avoir étudié
Ce verset constitue une forte incitation adressée à celui qui possède le savoir afin qu’il l’applique.La meilleur effort d’application du savoir est sa transmission tout e étant animé d’une sincère intention envers le Allah le Transcendant. » » Extrait de Fateh al-Qadir (1/407)
Ce qui précède explique clairement que l’essence de l’éducation spirituelle et son fondement est l’éducation par l’exemple qui ne se limite à de simples paroles formelles déconnectées des réalités traduites par des actes
Dans son agréable épitre intitulé le mérite du savoir des ancêtres pieux comparé au savoir des générations postérieures p. 5, al-Hafedh Ibn Radjab dit: Beaucoup de gens issus des dernières générations ont succombé à cette tentation puisqu’ils ont cru que celui qui connait plus que les autres est le plus bavard ,le plus enclin à la discussion le plus prompt à s’engager dans des querelles sur les questions religieuses.
, Voilà la pure ignorance. Regarde les plus éminents et les plus grands parmi les compagnons comme Abou Bakr,Omar, Ali, Mouadh, Ibn Massoud, Zayd ibn Thabit, regarde commet ils étaient. Ils parlaient plus qu’Ibn Abbas qui pourtant en savait mieux qu’eux. Il en est de même pour la génération qui a suivi celle des compagnons. Ses membres parlaient plus que les compagnons. Pourtant ceux-ci en savaient plus qu’eux Ceci s’applique à la génération suivante. Elle parlait plus que ses prédécesseurs qui pourtant possédaient plus de connaissances.
Le savoir ne réside pas dans l’importance de ce qui est rapporté ni dans le grand volumes des paroles. C’est plutôt une lumière projetée sur le coeur qui permette au fidèle serviteur de comprendre la vérité et de la distinguer du faux et de l’exprimer de manière concise et suffisamment compréhensible.
La grande calamité qui a frappé les foyers musulmans et leurs instituions éducatives provient de l’absence d’un modèle de piété divine capable d’éduquer et d’orienter par l’acte avant la parole, un modèle qui véhicule un enseignement qui réunit des paroles justes et de bons actes, le tout imprégné de sagesse et d'une bonne compréhension de la religion d’Allah le Transcendant et de Sa volonté à transmettre à Ses fidèles serviteurs.
Ibn al-Djawzi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: Sachez qu’éduquer est comme semer et que l’éducateur est comme le sol. Quand le sol est mauvais, il fait perdre la semence. Quand il est bon, il la fait germer et croitre. Extrait de al-adaab ach-charyya d’Ibn Mouflih (3/580).
Voilà ce qui a rendu bon ceux qui l’ont été parmi les fils des ulémas et des réformateurs. Voilà ce qui a rendu bons les jurisconsultes et les éducateurs.C’est là où se situe la rupture des liens . On s’en remet au Maître des maîtres, le Créateur des actes des fidèles serviteurs, Celui qui guide sur la voie droite. Tout ce que les éducateurs et les pères peuvent faire se limite à l’éducation et au redressement mais la vraie réforme et le changement des coeurs ne peut être opéré par personne en dehors d’Allah Voilà pourquoi on a l’habitude de dire: Les pères éduquent et Allah réforme. Extrait de al-adaab ach-chaiyya d’Ibn Moufih (3/552).
Enfin, la voie permettant de réaliser ce qui précède se résume en quelques brefs points:
1.Conscientiser les prédicateurs et les enseignants eux-mêmes sur les réalités de l’éducation et ce qui s’y rapporte
.2.Conscientiser l’ensemble des réformateurs sur les moyens de l’éducation spirituelles
3.Promouvoir la coopération être les réformateurs et les dirigeants d’’institutions (éducatives) issus des vertueux et dignitaires des sociétés musulmanes afin de créer des établissements d’éducation et de veiller à la mobilisation d’un groupe d’éducateurs pieux pour mener la réforme.
Allah le sait mieux