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J’espère que vous me confirmerez si c’est bien Aicha (p.A.a) qui a dit que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) se caractérisait par des moeurs inspirées par le Coran. J’ai passé des heures à en rechercher la preuve en vain.
Louange à Allah.
Premièrement :
En effet, il a été rapporté par une version authentique qu’Aicha (Qu’Allah soit satisfait d’elle) a prononcé les propos que voilà dans le cadre d’une description du Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui).
Il est relaté dans un long hadith portant sur le récit de l’arrivée à Médine de Sa’d Ibn Hicham Ibn Amer et de sa visite à la mère des croyants Aicha (Qu’Allah soit satisfait d’elle) pour lui poser des questions. Il a dit : « Je lui ai dit : « Ô mère des croyants ! Fais-moi la description des qualités morales du Messager d’Allah (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui). » Elle a dit : « Ne lis-tu pas le Coran ? » J’ai dit : « Si » Elle a dit : « Les qualités morales du Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) étaient le Coran. » Il a dit : « J’ai failli me lever et ne plus interroger personne sur quoi que ce soit pour le reste de ma vie…etc. » (rapporté par Muslim : 746.)
Et dans une autre version : « J’ai dit : « Ô mère des croyants ! Parle-moi des qualités morales du Messager d’Allah (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui). » Elle a dit : « Ô mon fils ! ne lis-tu pas le Coran ? Allah y dit : « Sublimes sont tes qualités morales » Les qualités morales du Prophète Mohammed (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) sont le Coran. » (Rapporté par Abou Ya’la (8/268) selon une chaîne de transmission authentique.
L'imam An-Nawawi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit dans Charh Muslim (3/268) : « Cela signifie l'application du Coran, le respect des limites qu’il a tracées, l'adoption de ses convenances, la réflexion sur ses exemples et récits, sa lecture avec méditation et sa récitation avec une bonne voix. »
L'imam Ibn Radjab (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit dans Djami’ Al-‘Ouloum Wa Al-Hikam (1/148) : « Cela signifie que le Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) s’imprégnait des bonnes convenances du Coran et adoptait ses qualités morales. Tout ce qui est loué par le Coran ça le satisfait, et tout ce qui est réprouvé par le Coran, ça l'irrite. » Une autre version du hadith rapporté par Aicha (Qu’Allah soit satisfait d’elle) où elle a dit : « Ses qualités morales étaient le Coran : il se satisfait de tout ce que le Coran agrée, et il se fâche de tout ce que le Coran réprouve. »
L'imam Al-Mounawi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit dans Faydh Al-Qadir (5/170) : « Autrement dit, le Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) s’imprégnait de tout ce qui a été mentionné dans le Coran : ordres, interdictions, promesses et menaces, etc. »
Al-Qadi Iyadh (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit : « Ses qualités morales résument l’ensemble du contenu coranique : le Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) se pare de tout ce que le Coran approuve, met en exergue et prône. Et Il (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) délaisse et s'éloigne de tout ce que le Coran réprouve et interdit. Ainsi le Coran était une illustration de ses qualités morales. »
Deuxièmement :
L'une des prérogatives du Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) sur nous, particulièrement en ces jours où sa noble personnalité est la cible d’une campagne mensongère de dénigrement, est d’évoquer quelques aspects de ses louables qualités afin que le monde sache que sa distinguée personne (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) représente l'homme le plus illustre, l’âme la plus pure et le cœur le plus noble.
Abou Hamed Al-Ghazali (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit dans Ihyaa ‘Ouloum Ed-Dine (2/430-442) :
Description de quelques aspects de ses belles qualités morales rassemblées par certains oulémas parmi des recueils de la Sunna :
« Le Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) était l’homme le plus tolérant, le plus courageux, le plus juste et le plus chaste. Il n’avait jamais touché la main d’une femme autre que son épouse, sa femme esclave ou sa parente Mahram (qu’il lui était interdit d’épouser). Il était l’homme le plus généreux : ni dinar (en or) ni dirham (en argent) ne restaient une nuit entière chez lui. L’argent qui lui reste au-delà de ses besoins et qu’il ne trouve pas à qui le donner, si la nuit tombe il ne rentre chez lui qu’après l'avoir octroyé à celui qui en a besoin. Il ne gardait de ce qu’Allah lui a dispensé que les provisions d’une année prélevées des plus simples provisions disponibles de dattes et d'orge. Il dépensait tout ce qui en reste dans la voie d’Allah le Très-Haut. Tout ce qui lui est sollicité, il l'octroyait. Et puis il revenait sur sa provision annuelle et en offrait (à d’autres) au point d’avoir besoin de quoi se nourrir avant la fin de l’année s’il ne recevait aucun approvisionnement.
Il réparait ses sandales, rapiéçait ses vêtements, il aidait ses femmes dans leurs tâches ménagères et découpait la viande avec elles. Il était l'homme le plus pudique, au point qu’il ne fixait pas son regard sur le visage de quiconque. Il répondait à toute invitation qu’elle soit d’un esclave ou d’un homme libre. Il acceptait le cadeau, même si c’est une gorgée de lait, et en récompensait l’auteur. Il ne mangeait pas l’aumône. Il répondait à l’invitation de la femme esclave ou du pauvre et ne s'enfle pas d'orgueil. Il ne se mettait pas en colère pour une raison personnelle mais se mettait en colère pour son Seigneur (en cas de violation des interdictions). Il appliquait la justice même à son détriment ou au détriment de ses Compagnons.
Quand il a trouvé un de ses plus illustres Compagnons, tué dans une région où vivaient les juifs, il ne les a pas opprimés et n’a pas dépassé dans leur traitement les limites de la Charia. Au contraire, Il a payé une Diyya (prix du sang) de cent chameaux à sa famille, même si certains de ses Compagnons avaient besoin d’un seul chameau pour subsister.
Il attachait une pierre sur son ventre pour atténuer sa faim. Il ne sous estimait aucune nourriture licite et ne mangeait pas accoudé ou à table. Il n'a jamais mangé le pain trois jours de suite jusqu'à son trépas, car il se privait en faveur des autres plutôt que de le manger et non pas parce qu’il était pauvre ou avare.
Il acceptait l’invitation au mariage, rendait visite aux malades et participait aux convois funéraires (Al-Djanaza). Il marchait seul parmi ses ennemis sans aucune garde.
Il était le plus humble et le plus tranquille des gens sans être arrogant, le plus éloquent sans être prolixe, son visage était toujours souriant. Il ne se souciait guère des affaires mondaines. Il portait le vêtement qu’il trouvait et partageait sa monture avec son esclave ou un autre. Il montait la monture qu’il trouvait : tantôt un cheval, tantôt un chameau, tantôt un mulle, tantôt un âne. Il lui arrivait parfois de marcher pied nu, sans tunique et sans turban ni calotte (chaperon).
Il rendait visite aux malades même à la périphérie d'El Médina. Il aimait le parfum (arôme) et détestait les mauvaises odeurs. Il s’asseyait parmi les pauvres et mangeait avec les démunis. Il honorait les vertueux qui excellaient dans leur moralité. Il conquérait les cœurs des gens distingués grâce à leur bon traitement. Il entretenait ses liens de parenté sans les favoriser à d’autres plus méritants qu’eux. Il ne s’aliénait personne et acceptait les excuses. Il plaisantait sans mentir et riait sans éclat de rire. Il ne remettait pas en cause les activités ludiques licites. Il faisait la course avec sa femme. Il patientait lorsque des voix s’élevaient contre lui.
Il possédait des esclaves des deux sexes et n'avait aucune attitude hautaine envers eux dans la nourriture ou l’habillement. Il ne passait de temps que dans une activité qui soit consacrée à Allah le Très-Haut ou dans une activité qui était nécessaire pour son besoin personnel. Il ne sous estimait aucun démuni à cause de sa pauvreté ou de sa maladie, et ne craignait aucun roi en raison de son statut. Il les appelait tous à Allah de la même manière. »
Abou Al-Boukhtouri a rapporté entre autres ceci : « Le Messager d’Allah (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) n’a insulté un croyant qu'il ne lui ait conféré une expiation et une miséricorde. Il (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) a dit : « J’ai été envoyé comme miséricorde et non pas comme imprécateur. » Lorsqu’on lui demandait de prier contre quelqu’un, musulman soit-il ou mécréant, il priait pour lui.
Il n’a jamais frappé personne de sa main, et chaque fois qu’on l’invitait à choisir entre deux choses, il choisissait la plus facile à moins qu’elle n’implique un péché ou la rupture d’un lien de parenté.
Allah, le Très-Haut, l’a décrit dans la Thora bien avant qu’il ne soit envoyé. Il dit : « Mohammed Messager d’Allah, Mon serviteur préféré. Il n’est ni rude ni dur ni un homme à crier dans les marchés. Il ne répond pas au mal par le mal mais il pardonne et se montre indulgent. »
Parmi ses qualités morales, il commençait toute personne qu'il rencontrait par le salut. Lorsque quelqu’un le retient pour un besoin, il patiente jusqu’à ce que son interlocuteur soit le premier à partir. Chaque fois que quelqu’un lui saisit la main, il attend jusqu’à ce que l’autre retire la sienne. On ne pouvait le distinguer de ses Compagnons dans les assemblées. Allah, le Très-Haut, dit : « C'est par une miséricorde d'Allah que tu (Mohammed) t’es montré conciliant à leur égard. Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient disperses de ton entourage... » (Coran : 3/159).
Allah, le Très-Haut, lui a donné la meilleure moralité et la conduite la plus parfaite, alors qu’il ne savait ni lire ni écrire. Il a grandi pauvre, dans une terre désertique dominée par l’ignorance où il a travaillé comme berger car il était orphelin de père et de mère. Allah le Très-Haut lui a appris les belles qualités morales, les comportements les plus louables, les histoires des générations antécédentes et ultérieures ainsi que tout ce qui assure le salut dans l’au-delà et la réussite ici-bas. Il lui a appris, en plus, de se conformer à l'obligation et d’abandonner le superflu. Puisse Allah nous assister à appliquer ses ordres et à le prendre pour modèle dans ses œuvres. Amine ô Maître des univers ! » Extrait un peu abrégé.
Que personne ne pense que ce qui est écrit ci-dessus est un bel exposé improvisé. Absolument pas ! Toute phrase qui y énoncée tire son origine des chaînes sûres de transmission, des livres authentiques, des Sounanes et des dizaines de hadiths vérifiés et rattachés à leurs sources. Je ne les ai pas cités exhaustivement pour éviter d’être long. Celui qui souhaite s’y référer peut consulter l’ouvrage intitulé Ach-Chamaïl Al-Mouhammadiya de l’imam At-Tirmidhi.
Troisièmement :
Enfin je vous conseille, cher frère, d’utiliser dans vos recherches un ordinateur équipé de logiciels modernes simplifiés traitant des hadiths. Ils sont nombreux, Allah en soit loué. Ils vous permettront d’épargner du temps et de l’effort comme ils vous donneront la possibilité d’accéder au hadith que vous voulez et de savoir comment il est apprécié par les ulémas.
Je vous conseille aussi d’acheter certains livres encyclopédiques qui réunissent les hadiths du Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) classées thématiquement. Parmi les plus importants et les plus abordables de ces livres figurent Riyadh As-Salihine de l’imam An-Nawawi (Puisse Allah le Très-haut lui accorder Sa miséricorde) et At-Targhib wa At-Tarhib de l’imam Al-Moundhiri (Puisse Allah le Très-haut lui accorder Sa miséricorde). Ce dernier a procédé à un classement thématique de ses hadiths et a rassemblé de tous les livres de la Sunna ce qui concerne le sujet traité. Les ulémas l’ont vérifié et ont classé les hadiths authentiques et les hadiths faibles. L’un de ces ulémas est cheikh Al-Albani (Puisse Allah le Très-haut lui accorder Sa miséricorde).
Je demande à Allah le Très-haut de vous récompenser pour votre effort de recherche, comme je Lui demande de nous inspirer, ainsi qu’à vous, à faire le bien.
Et Allah, le Très-Haut, sait mieux.