Louange à Allah.
Cette opinion a toujours été celle d’athées et de dévoyés anciens et contemporains. Parmi ces derniers qui la soutiennent encore figurent Salih Abou Bakr dans al-Adhwa al-quranniyya et Housseyn Ahmad Amine dans Dalil al-muslim al-hazine et Ahmad Amien dans Fadjr al-islam et Abd Allah an-Naïm dans Nahw tatwir at-tachsri al-islami et Saïd Achmawi dans Haqiqat al-hidjab et Salih al-Wardani dans al-Khoud’a : rihlatati min as-sunna il ach. Chiia et Abd al-Djawad Yaciine dans : as-sulta fi al-islam et Nasr Abou Zayd dans : kitab al-imam ach-Chafii et Zakaria Abbas Dawoud dans : Taamulaat fi al-hadiht et Hawlat Nahr dans : Diraassatmuhammadiyya et Maurice Bucaille dans : Etudes des écritures saintes et Mourtada al-Askar dans : Khamsoun wa miat sahabi murkhtaliq et Dr Moustapha Mahmoud dans ses articles relatifs à l’intercession.
Nous disons qu’il est vrai qu’il y eut des menteurs qui inventèrent beaucoup de hadith et les attribuèrent au Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) Mais l’affaire ne fut pas si simple que les opposants à la Sunna l’aient pu imaginer au point de susciter des doutes dans les esprits. En fait, ils ignorent les réalités de la vie islamique en ce qui concerne la Sunna prophétique. En effet, à côté des menteurs, il y avait un nombre considérable de rapporteurs sûrs et intègres et un nombre très important d’ulémas qui érigèrent autour des hadith une grille de protection très renforcée. Et il était difficile pour les inventeurs de la percer. En outre, les traditionalistes ont réussi, grâce à leurs vastes connaissances et de leur vue pénétrante, de reconnaître les menteurs et de mettre à nu leurs intentions et motivations et de détecter tous les hadith apocryphes attribués au Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui). Ils ne laissèrent pas faire les inventeurs et ceux-ci ne purent pas manipuler les hadith comme ils l’auraient voulu. Les critiques du hadith ne leur laissèrent pas le champ libre et ils ne purent pas s’infiltrer au sein des rapporteurs sûrs et intègres de la Sunna prophétique sans être reconnues.
Autrement, qui d’autres auraient révélé les mensonges des infidèles, des athées et des extrémistes hérétiques ? Qui est-ce qui a fait connaître le hadith apocryphe, ses causes, ses différentes sortes et manifestations ? Qui est-ce qui a écrit les multiples ouvrages dans ce domaine ? Ce sont les gardiens de la religion, les vicaires d’Allah, Ses soldats sur terre, les grands érudits à propos desquels Harouna Rachid dit après avoir arrêté une athée et donné l’ordre de l’exécuter, quand ce dernier lui dit :
– pourquoi voulez-vous me faire tuer ?
– pour débarrasser les fidèles de toi !
– que vas-tu faire des 1000 hadith – ou 4000 hadith selon une version – que j’ai inventés et mis à votre disposition pour rendre le licite illicite et l’illicite licite et dont aucune lettre n’a été prononcée par le Prophète ?
– ô ennemi d’Allah ! Que vas-tu faire d’Abou Ishaq al-Farazi et d’Abd Allah ibn al-Moubarak ? Ils vont les examiner à la loupe et les extraire du lot ».
Voir Tadhkirat al-Houffaz de Adh- Dhahabi, 1/273 et Tarikh al-Khoulafa de Souyouti, p. 174.
Le professeur Muhammad Assad dit : la présence de hadith apocryphes n’implique pas la faiblesse de l’ensemble du système du hadith puisque les faux hadith n’ont jamais échappé à la critique des traditionalistes, contrairement à ce que certaines critiques européennes et leurs disciples musulmans prétendent naïvement . Voir al-islam ala muftaraqi turuq, p. 96.
Nous terminons notre réponse par cette citation de l’imam Ibn al-Qayyim al-Djawziyya : « l’imam Abou Mouzhfir as-Samaani a dit : « S’ils disent que les traditions recueillies par les gens sont trop abondantes et confuses, nous disons qu’elles ne sont confuses que pour les ignorants. Quant aux ulémas, ils les critiquent rigoureusement de la même manière que les spécialistes des monnaies examinent les pièces et en retiennent les meilleures. Si des gens peu avertis ont réussi à s’infiltrer dans les rangs des rapporteurs du hadith, cela n’a pas échappé aux grands rapporteurs. Bien au contraire, les ulémas ont même énuméré ceux qui ont commis des erreurs relatives à la chaîne de transmission des hadith et à leur contenu. Ils sont même allés jusqu’à énumérer le nombre de hadith entachés d’erreur pour chacun d’entre eux. Ils ont même donné les détails concernant les déformations, les altérations et les modifications. Si les erreurs touchant les chaînes de transmission et les textes transmis n’ont pas échappés aux critiques, comment imaginer qu’ils aient pu perdre de vue les inventions des athées et leur propagation de hadith rapportés par les gens par ignorance ? Cette prétention des athées ne peut être acceptée que par un ignorant, un menteur qui invente (des hadith) dans le but d’inspirer la répugnance à l’égard des hadith authentiques du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) et de ses vraies traditions. Les athées tentent de propager des opinions au sein des ignorants. Pourtant aucun moderniste soucieux de rejeter les traditions du Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) n’a employé un argument plus faible et plus absurde que celui-là. L’auteur de cette opinion (incriminée) mérite qu’on lui crache dans la bouche et l’expulse des pays musulmans ».