Louange à Allah.
Ce qu’un enfant prend des biens de celui qui lui doit laprise en charge vitale comme son père ou sa mère est de deux sortes. Lapremière est ce dont il a besoin en termes de nourriture, de boisson, de vêtements ou d’autres (nécessités). Il est permis de prendre cequ’il faut pour satisfaire ces besoins fût-ce à l’insu du propriétaire desbiens, pourvu qu’on ne puisse jouir de son droit à la prise en chargeautrement. Ceci s’atteste dans ce hadith rapporté par al-Boukhari(536) et par Mouslim (1714) d’après Aicha selonlaquelle Hind bint Outbah avait dit : «Ô Messager d’Allah! Certes Abou Soufyan est un homme très avare et il ne me donne pas assezpour vivre et nourrir mes enfants, ce qui m’oblige à prendre de ses biens à soninsu?- Il dit: prends de ses biens juste ce qui suffit pour couvrir tesbesoins vitaux et ceux de tes enfants.La deuxième sorte est ce qui dépasse lesnécessités de la prise en charge vitale. Cela n’est pas permis puisqu’il s’agitalors de prendre les biens d’autrui injustement. Celui qui le fait doit serepentir et restituer les biens à leur propriétaire, s’il est encore vivant.Sinon, qu’on les restitue à ses héritiers.
Cheikh Ibn Outhaymine (PuisseAllah lui accorder Sa miséricorde) a été interrogé en ces termes: Je suis lafille unique de mon père qui- Allah soit loué- possède des biens abondants.Parfois il m’arrive de lui en prendre à son insu sans qu’il m’interrogelà-dessus. Est-ce que je commets un péché en agissant ainsi? Voici sa réponse:«Il n’est permis à personne de s’emparer injustement du bien d’autrui. Si lafille en question prend de l’argent de la poche de son père qui aurait refuséde lui en donner spontanément, il n’ y a aucun inconvénient pour elle de lefaire car Hind bint Outbah avait interrogé le Prophète (bénédiction et salutsoient sur lui) à propos d’un cas similaire. Bien plus ,elle s’était même plainte auprès de lui contre son mari qui, selon elle , nelui donnait pas assez pour se nourrir et nourrir ses enfants et il ( leProphète) lui avait dit: prends de ses biens juste ce qui suffit pour couvrirtes besoins vitaux et ceux de tes enfants. En revanche, si le père de la fille , auteur de la question, ne la prive de rien de ce qu’ellelui demande, alors il ne lui est pas permis de prendre de l’argent de sa pocheà son insu.» Extrait des Fatwa nourounealaa ad-darb.
Cela dit , vous devez vous repentir devant Allah Très haut pour ce que vous avez fait, et le regretter. Cependant, vous n’êtes pas tenue de restituer l’argent subtilisé, à moins qu’il y ait des cohéritiers puisqu’ils ont droit à une part des biens. Multipliez les prières à la mémoire de votre mère car c’est la meilleure façon de lui faire du bien après sa mort. Si vous pouvez faire des aumônes en son nom, on espère que cela lui profitera et complètera votre repentir.
Allah le sait mieux.