Louange à Allah.
Louanges à AllahPremièrement, le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) avait l'habitude de réserver un bon traitement à ses épouses. Il était un homme de bonne compagnie et d'une grande noblesse d'âme. Il s'assoyait avec elles, s'entretenait familièrement avec elles, veillait avec elles et leur réservait un traitement aussi équitable que possible. Néanmoins, il se passaitentre ses femmes (P.A.a), fussent-elles les mères des croyants, ce qui se passe entre coépouses. Mais leur piété, leur foi, leur chasteté et leur retenue modéraient leurs réactions.
On s'attend à ce que la femme croyante gère sa jalousie bien mieux que les autres femmes parce que plus inspirée par la foi et la morale.
La vérité est que quand un croyant pieux et probe lit la parole d'Allah Très-haut: Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu'ils n'en ont sur eux-mêmes; et ses épouses sont leurs mères. (Coran,33:6), il observe les règles de la bonne conduite et évite de s'exposer à des obsessions. Ne voyez vous pas que même avec sa propre mère qui l'a mis au monde, il fait beaucoup de concessions, ferme les yeux sur pas mal de choses et se garde de se disputer avec elle à propos de tout acte ou parole? Le Messager (Bénédiction et salut soient sur lui) et les membres de sa famille méritentplus que les autresle respect et la vénération; ils doivent être l'objet de tout beau traitement!!
Deuxièmement, le hadith rapporté d'après Aicha selon lequel elle a dit:« Le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) vint chez moi un jour autre que celui qui me revenait pour passer la nuit. Il frappa à la porte. Quand j'ai entendu frapper, je suis sortie pour ouvrir la porte.
-Tu ne m'a pas entendu frapper.
-Si, mais je voulais que les femmes sachent que tu es venu chez moi en dehors de mon tour. Ce hadith est cité par adh-Dhahabi dans Siyarou alaam an-Noubalaa (2/174) par la voie d'Ahmad ibn Oubayd Allah an-Narsi d'après yahya al-Khawwas d'après Mouhadjir d'après Hisham d'après son père qui le tenait d'Aicha. Or, cette chaîne est peu fiable et ne peut pas servir d'argument.
Cheikh Abdoul Qadir al-Arnaout (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit dans son commentaire sur Siyar: Je ne connais pas la biographie de Yahya al-Khawwas. Quant à Mouhadir, il est le fils d'al-Mouwarri. Abou Hatim dit de lui qu'il n'était pas fort. Ahmad, lui, dit qu'il était peu rigoureux. Aussi ne peut-on pas se fier à un tel homme.
Troisièmement, quant à l'autre hadith, il est rapporté par Mouslim (1462) d'après Anas (P.A.a) qui a dit: «Le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) avait neuf femmes et avait fixé l'ordre de passage chez elles de sorte que quand il passait chez l'une d'entre elles, il ne revenait chez elle que neuf jours plus tard. Elles se rassemblaient toutes chaque nuit chez celle qui avait son tour. Une fois, il était chez Aicha quand Zaynab arriva et il lui tendit sa main. Aicha lui dit: c'est Zaynab. Le prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) replia sa main. Une altercation opposa les deux dames (Aicha et Zaynab) au moment où la prière allait être célébrée. Abou Baker, qui passait par là, entendit leurs voies et dit: «ô Messager d'Allah! Sors pour aller prier et mets du sable dans leurs bouches! Aicha se dit: Le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui)va vite terminer sa prière et Abou Baker viendra me traiter comme il le voudra! Quand le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) acheva saprière, Abou Baker adressa de vifs propos à sa fille et lui dit: Tu te comportes comme ça?!
An-Nawawi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: Les femmes se rassemblaient de leur plein gré. Quant au fait de tendre la main à Zaynab et les propos d'Aicha:C'est Zaynab on dit qu'il ne le fit pas exprès puisqu'il la confondit avec Aicha , la propriétaire de la chambre, puisqu'on était en pleine nuit à un temps où les chambres ne possédaient pas de lampes. On dit aussi que de tels gestes étaient acceptables pour les femmes. Le hadith révèle les bonnes mœurs du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) et son souci de ménager tout le monde.»
Quatrièmement, al-Bokhari (2581) et Mouslim (2442) rapportèrent d'après Aicha (P.A.a): «Les épouses du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) envoyèrent sa fille Fatima auprès de lui. Elle demanda l'autorisation d'entrer alors qu'il était dans ma couverture. Il l'autorisa à entrer. Elle dit: «O Messager d'Allah! Tes épouses m'ont déléguée pour réclamer le même traitement que celui que tu réserves à la fille d'Abou Khouhafa. Pendant ce temps je suis resté silencieuse. Le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) lui dit:
-Fillette! N'aimes-tu pas ce que j'aime?
-Si.
-Alors, aime celle-ci (Aicha)!
Après avoir entendu les propos de son père, Fatima retourna auprès des épouses du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) et leur communiqua sa réponse. Elle lui dit: «Tu ne nous a été d'aucune utilité. Retourne auprès du Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) et dis-lui que ses épouse luidemande de les traiter comme il le fait avec la fille d'Abou Qouhafa. Fatima leur dit: Par Allah! Je ne lui en parlerai plus. Ensuite, Les épouses du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) envoyèrent Zaynab bint Djahch qui jouissait du même rang que moi (elle était aussi belle et aussi aimée du Messager qu'Aicha).
Je n'avais pas vu une femme plus religieuse que Zaynab ni plu pieuse, ni plus vraie dans son discours, ni plus soucieuse de bien entretenir ses liens de parenté, ni plus prompte à donner de l'aumône ni plus volontaire quant elle s'engageait dans une œuvre pie apte à la rapprocher d'Allah Très-haut. Néanmoins, elle s'emportait vite et redevenait calme sitôt après.
Elle demanda l'autorisation d'entrer chez le Messager (Bénédiction et salut soient sur lui) qui se trouvait dans mon lit d'Aicha comme c'était le cas lors de l'arrivée de Fatima. Le Messager (Bénédiction et salut soient sur lui) l'autorisa à entrer. Elle dit: ô Messager d'Allah! Tes femmes demandent que tu les traites comme tu le fais avec la fille d'Abou Qouhafa...»Aicha poursuivit:« Puis elle s'attaqua outrancièrement à moi alors que j'observais le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) et attendait un signal de sa part pour répondre à Zaynab. avant que celle-ci ne quittât les lieux , je compris que le Messager ne désapprouvait plus que je me vengeasse. Quand je me mis à lui répondis, je ne m'arrêtai avant de la réduire au silence. Le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) dit en souriant: Voilà la fille d'Abou Baker!
Les propos de l'auteur de la présente question: Mais pourquoi le Messager (Bénédiction et salut soient sur lui) se contenta-t-il de prendre fait et cause pour Aicha au lieu de rassurer ses femmes?! La réponse est parce qu'Aicha ne fit rein de nouveau. Car elle était chez elle et avait son mari dans son lit puisque le tour lui était accordé. Il (le Prophète) savait que ce qui se passait ne relevait que de la jalousie que ses belles mœurs et le bon traitement qu'il réservait à ses femmes lui permettaient de tolérer.Son expression: Voilà la fille d'Abou Baker. est une référence à la force de son argumentation. Selon al-Hafez, Aicha était noble, intelligente et bien instruite comme son père. Extrait de Fateh al-Bari (5/207).
An-Nawawi dit: La référence porte sur sa bonne compréhension des choses et ses vues justes. Extrait de charh an-Nawawi sur Mouslim (15/207). Elle ne riposta contre sa sœur (coépouse) qu'après avoir su que cela ne susciterait pas la colère du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui). Du moment que ce fut Zaynab (P.A.a) qui attaqua la première, la permission donnée à Aicha par le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) pour riposterétait conforme au traitement équitable des épouses. Si le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) lui privait du droit de riposter , le contradicteur ignorant dirait que ce n'est pas équitable. Pourquoi ne pas lui permettre de riposter?
An-Nawawi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: Le hadith indique qu'elle (Aicha) se fit justice puise qu'on le lui pas interdît. Extrait de charh an-Nawawi sur Mouslim (15/207).
Al-Hafedz ibn Hadjar (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit:« An-Nassai et Ibn Madja ont cité sur la base d'une chaîne de rapporteurs d'après Tariq at-Taymi d'après Ourwa qui le tenait d'Aicha qu'elle a dit: Zaynab bint Djahsh entra et m'insulta. Quand le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) lui intima l'ordre de se taire, elle refusa. C'est alors que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) me dit: insulte-la. Ce que je fis. Extrait de Fateh al-Bari (5/99).
En somme, que l'auteur de la présente question et les autres sachent que le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) était l'homme qui réservait le meilleur traitement aux autres, le meilleur pour sa famille, celui de tous les hommes qui devait se conformer à l'équité et à la belle conduite en toute chose, importante ou insignifiante.
Méditez la réponse qu'il donna à l'hypocrite et grossier qui remit en cause se manière de répartir le butin en lui disant: Messager d'Allah! Sois équitable! Le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) lui dit: Quel malheureux! Qui est-ce qui observerait l'équité, si je ne le faisais pas?! Si je ne suis pas équitable, tu seras alors bien déçu!
Quand l'auteur de la présente question reçoit des propos clairs prononcés par les ulémas pour expliquer les conditions de vie du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui), notamment sa belle conduite, ses belles mœurset sa manière de traiter avec les autres, elle doit en avoir une bonne compréhension et éviter de se livrer à des conjectures illusoires. Si elle n'arrivait pas à en comprendre un aspect, qu'elle retienne un principe général: Quel malheureux! Qui serait juste, si le Messager d'Allah ne l'était pas?! Qui mériterait mieux le Beau si ce n'était le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui)? Se référer à la réponse donnée à la question n° 7878 et à la réponse donnée à la question n° 34701.
Allah le sait mieux.