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Peut on lui affilier l'enfant issu d'une relation adultérine qu'il a entretenue avant sa conversion à l'islam, et comment devrait-il s'en occuper?

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Date de publication : 03-05-2015

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Question

Je me suis converti à l’islam depuis quelque temps. Allah soit loué. J’avais eu une relation avec une fille avant ma conversion et nous avions fait un enfant illégitime puisque nous n’étions pas du tout mariés. Je l’ai quittée avant ma conversion de l’islam. Dans mon pays, la loi stipule que dans un tel cas l’enfant réside alternativement chez ses père et mère, à condition qu’ils soient d’accord. Mais cela ne viole -t-il pas la loi islamique relative au droit de garde des enfants? Comment juger ces cas? Est-ce que le statut de l’enfant naturel présente aune particularité? Doit on établir la filiation de l’enfant à sa mère ou à ses père et mère? Le Problème est que je veut que mon enfant soit musulman mais lui et sa mère ne le veulent pas. Un autre problème est que je dois rester en contact avec sa mère selon la loi. Comment gérer cette situation? Je me suis mariée avec une fille musulmane maintenant et nous attendons un enfant avec la permission d’Allah. Nous voulons éduquer nos enfants de manière à ce qu’ils deviennent des musulmans pieux. Comment y parvenir en présence de mon enfant illégitime dont la mère ne veut qu’il reçoive une éducation islamique? Puisse Allah vous récompenser par le bien.

Texte de la réponse

Louange à Allah.

Premièrement, une divergence de vues oppose lesulémas à propos de l’enfant naturel né d’une mère non mariée avec le père,comme c’est le cas dans votre question. La majorité des ulémas soutiennentqu’on ne l’affilie pas au père adultérin. Une partie des ulémas soutient que sile père adultérin le reconnait, il est permis de le lui affilier. Cet avis estjugé mieux argumenté par cheikh al-islam Ibn Taymiya et son disciple Ibnal-Qayyim (Puisse Allah Très-haut lui accorder Sa miséricorde).

Ibn Taymiya (Puisse Allah Très-haut lui accorderSa miséricorde) a dit: «La reconnaissance de son enfant illégitime issue d’unefemme qu’on n’avait pas épousée fait l’objet de deux avis. Le Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) a dit:L’enfant appartient au lit etl’adultérin est à lapider. Aussi attribue-t-il l’enfant au lit et non àl’adultérin. Si la femme n’est pas un lit (une épouse) elle n’est pas concernépar le hadith. Omar rétablit la filiation d’enfants nés à l’époqueantéislamique à leurs pères (biologiques).» Madjmou’ al-fatawa(32/112-113).

Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder Samiséricorde) dit: «Isaac ibn Rahouya soutenait la permission d’établir lafiliation de l’enfant illégitime à celui qui en assume la paternité en tantqu’adultérin. C’est aussi la doctrine d’al-Hassan al-Basri. Isaac ibn Rahouya arapporté de lui grâce à sa chaîne une version concernant le cas d’un homme quia forniqué avec une femme qui lui a donné un enfant dont il a reconnu lapaternité. Hassan dit: on flagelle le père et lui impose la paternité.

C’est la doctrine d’Ourwa ibn Zoubayr et deSoulaylane ibn Yassar.On rapporte qu’ils dirent tous les deux: chaque foisqu’un homme reconnait la paternité d’un enfant naturel en avouant avoirforniqué avec sa mère alors que personne autre que lui ne réclame la paternitéde l’enfant, on l’affilie à lui.» Zaad al-maad (5/381).

Fait partie des plus célèbres arguments employéspar les ulémas partisans de cet avis la décision prise par le calife bienguidé, Omar ibn al-Khatta (P.A.a), allant dans ce sens. D’après Souleyman ibnYassar, Omar ibn al-Khattab affillait les enfants nés à l’époque antéislamiqueà ceux qui les réclamaient en islam.» (Rapporté par Malick dans al-Mouwatta(2/740).

Ce dernier avis devient plus pertinent quand larelation adultérine a eu lieu avant la conversion des intéressés à l’islam.C’est l’interprétation donnée à l’acte susmentionné posé par Omar (P.A.a).

Al-Maawardi (Puisse Allah lui accorder samiséricorde) dit: Quant à la réponse à donner au hadith selon lequel Omaraffiliait les enfants des prostitués de l’époque antéislamique à ceux qui lesréclamaient après l’avènement de l’islam, c’est que sa décision s’applique à laprostitution antéislamique et non à la prostitution sous l’islam et que lapremière fait l’objet d’un jugementplusclément que la seconde. Cette paternité est entachée d’un soupçon. Celui-cin’en empêche pas pour autant l’établissement d’une filiation. Ce qui estdifférent du cas vécu sous l’islam où le soupçon est exclu. Al-Hawial-Kabir (8/162-163).

En somme, on affilie l’enfant en question enprincipe à sa mère. On ne l’affilie pas à vous. Si vous désirez assurer sapaternité ou s’il y a un intérêt légitime pour qu’on vous l’affilie, intérêtconsistant à attirer l’enfant vers l’islam, ou si les lois de votre pays vousimposent sa reconnaissance suite à l’apparition d’une preuve biologiquerésultant d’un test ADN, nous espérons qu’il n’ y aura inconvénient pour vous àreconnaitre la paternité de l’enfant en vous référant à l’avis de ceux parmiles ulémas qui l’ont autorisé comme nous l’avons dit plus haut.

Si on ne vous l’affilie pas pour aune raison ouune autre ou parce que vous ne le désirez pas, là encore il n’ y a aucuninconvénient. Bien au contraire, c’est même conforme au statut d’origine adoptépar la majorité des ulémas.

Deuxièmement, en principe, la garde de l’enfantqui n’a pas atteint l’âge de discernement revient à sa mère. Quant il atteintcet âge , on lui permet de choisir l’un de sesparents. Cependant, si la garde confiée à la mère pote atteinte à l’enfant ous’il a un intérêt majeur à être gardé par son père, le droit de garde estconfié à ce dernier si c’est possible. Voir la réponse donnée à laquestion n° 153390.

Si vous espérez que l’assurance de la garde del’enfant ou son placement auprès de vous lui procure un avantage ou lui faitdésirer l’islam, efforcez vous à faire en sorte qu’il soit placé tout près de vous.Essayez de lui faire aimer votre religion. Peut-êtreAllah sauvera-t-Il grâce à vous cette âme del’enfer.

S’agissant de votre cas, nous pensons que lameilleurevoie que vous puissiezemprunterconsiste à veiller sur lui, àvous rapprocher de lui, à faire preuve de compassion envers lui, et àmanifester de l’intérêt à son égard afin qu’il voie à travers vous un belexemple ( de l’application de l’islam) et qu’il aitvotre nostalgie quand vous vous absentez de lui et éprouve de la joie à votreretour.

C’est ainsi qu’on ouvre le cœur d’un enfant demanière à le disposer à écouter vos conseils et orientations. Allah Très -hautdit: C’est parquelque miséricorde de la part d’Allah que tu (Muhammad) as été si doux enverseux! Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de tonentourage. Pardonne-leur donc, et implore pour eux le pardon (d’Allah). Etconsulte-les à propos des affaires; puis une fois que tu t’es décidé,confie-toi donc à Allah, Allah aime, en vérité, ceux qui Lui font confiance.(Coran,3:159).

Si la loine vous accorde pas la garde de l’enfant et si vous ne pouvez pas l’influencer,nous espérons que cela ne représentera aucun inconvénient pour vous, s’il plaîtà Allah. L’islam efface ce qui le précède. Ce qui s’était passé est uneconséquence de la vie antéislamique dont Allah , parSa volonté vous a extrait grâce à votre conversion.

Ayez pour principale préoccupation d’observer un boncomportement dans le futur et de compenser ce que vous avez perdu à traversvotre enfant auquel vous n’avez pas pu donner une éducation religieuse et bientraiter.

Quant àvos rencontres avec la mère de l’enfant, elle peut se passer en présence d’untiers comme votre épouse ou votre mère, par exemple, ou un autretrès proche parent (mahram) pour éviter detomber dans le tête-tête interdit.

Allahle sait mieux.

Source: Islam Q&A