Jeudi 20 Djoumada 1 1446 - 21 novembre 2024
Français

Elle se sent rejetée par sa famille

212059

Date de publication : 01-11-2020

Vues : 5797

Question

Ma mère a quitté mon père avant ma naissance car elle ne voulait pas que je fusse éduquée dans un foyer secoué constamment par des querelles. J’ai grandi dans un pays occidental et me suis retrouvée incapable de  trouver un point d’appui au sein de cette société. La vie m’a embarquée et j’ai souvent erré.

A l’âge de 20 ans, je me suis révoltée et j’ai tenté de m’intégrer dans les groupes qui m’entouraient. J’ai  senti la fatigue et l’exclusion. Puis je me suis livrée aux études et obtenu beaucoup de diplômes. Mais je n’ai pas pu trouver du travail. J’en suis devenue l’objet de moqueries et de méprit de la part de tous y compris mon père adoptif. Ce dernier a commencé à multiplier ses critiques adressées à ma mère et j’ai vu cette dernière perdre confiance en elle-même progressivement. De multiples disputes s’en sont suivies. Elle l’a abandonné à plusieurs reprises mais lui retournait vers elle. En fin de compte elle s’est soumise et, les années passant, tout le monde s’est calmé, en dépit de la persistance des préjudices.

Ma mère a eu un enfant avec son mari et j’ai tenté de nouer des liens de fraternité avec lui sans trouver l’enthousiasme de leur part. Plus tard, j’ai retrouvé mon père et me suis faite connaître à lui. Tout le monde a douté de mes motifs, vu qu’il est fortuné dans son pays. Récemment, ma mère m’ a encouragé à ajouter le vrai nom de mon père à mon certificat de naissance et à mes documents. Je l’ai fait et je me suis retrouvé dans de nombreux problèmes. Je suis devenue une femme hypersensible et trop émotive. J’ai l’impression que la vie m’accable de blessures et me plonge dans l’angoisse et le repli sur soi pour rester tout le temps à la maison, en dehors de rares cas. Que faire? Faut-il que je garde le nom de mon père? Celui-ci se moque de moi, de mes sentiments et expériences…Tout le monde me rejette…Pourquoi?

Texte de la réponse

Louange à Allah.

Il faut que nous réalisions tous que notre remède provient de nous-mêmes, de notre âme qui seule est capable de nous procurer la quiétude dans la vie même au milieu de l’épreuve. C’est encore notre âme qui peut provoquer la maladie et l’angoisse, même quand on est comblé de bienfaits. Il en sera ainsi aussi long temps qu’il y aura des circonstances qui s’imposent inévitablement à l’individu et qu’il ne peut le plus souvent changer ou modifier. Le moins qu’il puisse faire est de se changer .

Cela commence tout d’abord par la réalisation du fait que les problèmes vécus  et les soucis vitaux sont divers et de différents degrés. Ce qui en occupe le rang supérieur, selon notre expérience, ce sont les cas représentés par la prédominance de maladie grave, de la captivité, de l’emprisonnement, l’injustice, de l’oppression et de l’agression. Ce qui occupe le bas de l’échelle ce sont les soucis liés à des états psychologiques plus proches de la douloureuse réalité à l’instar du jeune gagné par la dépression à cause du chômage, de la fille qui n’arrive pas à trouver un mari, de tout individu qui n’arrive pas à s’insérer dans son milieu ou dans sa société.

Il est toutefois facile de gérer ces situations si on arrive à bien y faire face et persiste à se soigner. C’est ce qu’il faut faire quand viennent se greffer  la souffrance psychologique  les différentes formes d’épreuves majeures que nous constatons aujourd’hui dans certains pays musulmans.

Quand vous saisissez ce qui précède, vous saurez que rein n’est plus utile ni plus efficace que de vous occuper pleinement de tâches avantageuses, de bonnes œuvres  productrices qui apportent aussi bien à vous-même qu’à la société les biens de cette vie et de l’au-delà.

Poursuivez vos efforts dans le sens de la recherche d’une occupation durable, même si la recherche et l’investigation devaient être une activité de tous les jours. Informez vous des activités des centres islamiques proches. Veillez à y assister  et à y participer . Visez en particulier  l’activité portant sur la mémorisation du saint Coran et surtout son apprentissage. Adhérez aux associations caritatives qui apportent assistance aux nécessiteux, ou mènent des activités sociétales locales. En outre, vous aurez l’opportunité  de participer à des sessions de formation pour renforcer vos capacités et expériences et bien d’autres idées que vous pourriez passer des jours à murir pour vous offrir de nombreuses perspectives.

Toutes ces activités peuvent durer long temps. Comment serait la situation si vous les intégriez dans un programme spécial vous permettant de booster vos pratiques cultuelles susceptibles de vous mettre en communication avec Allah comme le jeûne surérogatoire à observer – ne serait-ce que trois jours par mois au moins et les prières nocturnes, fussent elles réduite à deux rakaa à l’aube, et la glorification et la remémoration d’Allah le Transcendant.

La vie serait certes très belle pour celui/celle qui réussit à se consacrer  à toutes ces choses au point de se passer des gens et de poursuivre son progrès et son succès en attendant d’avoir l’opportunité  de prouver sa compétence et de démontrer ses expériences, fût-ce  au bout de longues années. Combien sont nombreuses les  connaissances qu’on peut acquérir aujourd’hui sans avoir l’opportunité de les appliquer  bien plus tard!

A défaut d’une opportunité pour les mettre en pratique, on aura bien rempli sa vie. Il aurait suffi qu’on aurait bien vécu son voyage vers le Maître Transcendant en menant une bonne vie remplie d’ouvres utiles qui pèseront lourd sur les balance de nos bonnes actions avec la permission d’Allah. A cet égard, les actes cultuels privés et les autres auront la même valeur quant ils auront été dictés par une intention sincère.

Abderrahmane ibn Mahdi dit: «Si on disait à Hammad ibn Salama: «tu vas mourir demain» il ne pourrait pas faire plus.» Extrait de tahdhiib al-kamal (7/265).

Si nous tentions d’être comme cet homme (Hammad) ou d’être proche de lui, croyez vous que nous soucierions de l’angoisse et du remord? Croyez vous que nous nous intéresserions aux attitudes favorables ou défavorables des gens à notre égard? Nous pensons que le fait de prendre soin de ce remède est l’une des plus importantes causes du bonheur. Qu’en serait il si vous aviez lu une partie des propos des ulémas sur les méfaits de l’excès des fréquentations et ce qui peut résulter de la multiplicité des relations en fait  de dégâts sur l’âme charnelle, sur le cœur  et sur l’esprit?

Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: «Quant aux effets de l’excès de fréquentations, il en est le remplissage du cœur par les souffles des humains puisqu’ils finissent par le noircir, d’où la déconcentration, la dispersion, les soucis, les tourments, la faiblesse et le fait de supporter trop de la part des mauvais compagnons, la perte de ses intérêts, le fait de s’en détourner  pour s’occuper desdits compagnons et de leurs affaires, l’orientation de ses pensées vers leurs centres d’intérêt.. Qu’est-ce qui nous reste alors à consacrer à Allah et à la dernière demeure?

Cela dit, que de fois l’excès de fréquentations entraîne-t-il de fâcheuses conséquences et privent -il de bienfaits et provoque-t-il des épreuves et empêche-t-il des dons et provoque-t-il de désastres et nous plonge-t-il dans une mauvaise passe!

Les gens ne sont-ils pas éprouvés par leurs semblables! Ali ibn Abi Talib subit-il un dommage pire que celui reçu de ses mauvais compagnons? Ils ne cessèrent de le harceler au point de l’empêcher  de prononcer un mot qui aurait pu lui procurer un bonheur éternel..

Le critère à retenir en matière de fréquentation est de se limiter à ce qui est raisonnablement acceptable comme la rencontre pour les prières quotidiennes à célébrer à la mosquée , la prière du vendredi, celles des fêtes,  le pèlerinage, l’acquisition du savoir, le djihad , le bon conseil… et s’éloigner d’eux quand ils font le mal et se livrent à l’excès dans des actes licites.» Extrait de madardj as-salikie bayna manazil iyyaka naaboudou wa iyyaaka nastai’iin (1/452-453).

En ce qui concerne votre filiation, n’hésitez pas à maintenir votre affiliation à votre vrai père. Veillez bien à le faire car c’est pour vous un devoir religieux non un acte d’embellissement complémentaire. Votre filiation fait partie de vous et elle concerne votre religion et votre vie profane.

En ce qui nous concerne, nous espérons que quand vous cous trouverez une occupation utile, conformément à ce qui est déjà mentionné et évité toute fréquentation qui ne vous rapproche pas de votre Maître, nous espérons que vous constaterez un changement radical dans votre vie et dans votre moi. Sachez que le changement personnel influe certainement sur vos rapports avec votre environnement.

Allah le sait mieux.

Source: Islam Q&A