Dimanche 21 Djoumada 2 1446 - 22 décembre 2024
Français

L’application que nous pouvons faire de ces plus beaux noms : l’Unique, le Supérieur, le plus Généreux et le Premier ?

Question

Quelle application pourrions-nous faire de ces plus beaux noms : l’Unique, le Supérieur, le plus Généreux et le Premier ?

Texte de la réponse

Louange à Allah.

L’Unique, le Supérieur, le plus Généreux et le Premier font partie des plus beaux noms d’Allah.

Le Très-haut a dit : Dis : Il est Allah l’Unique.  (Coran, 112 :1)

Le Très-haut a dit :  Glorifie le nom de ton Maître, le Supérieur. 

Le Très-haut a dit :  Lis, au nom de ton Maître le Plus généreux. 

Le Très-haut a dit :  Il est le Premier, le Dernier, l’Apparent et le Caché. Il sait tout.  (Coran, 57 :3).

L’unique est celui qui a toujours été Seul. Aucun autre n’existait à Ses côtés. Il reste unique dans Son essence, dans Sa souveraineté, dans Sa divinité et dans Ses noms et attributs.

Selon as-Saadi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) :L’un et Unique est Celui qui Se réserve toutes les perfections de sorte que personne ne les lui partage. Ses fidèles serviteurs doivent exprimer leur adhésion à Son unicité rationnellement, verbalement et pratiquement. Ce qui revient à reconnaître Sa perfection absolue et l’unicité qu’Il Se réserve et partant à Lui consacrer toutes les formes de culte.  Extrait du Tafsir de Saadi (945). Voir la réponse donnée à la question n° 10282.

L’application de ce nom consiste à attester l’unicité d’Allah dans Sa souveraineté et reconnaitre qu’Il Se réserve le pouvoir de création, la Royauté et la gestion. Il faut, en plus, ne rien Lui associer dans le culte, œuvrer exclusivement pour Son noble visage et veiller à Lui rester sincères dans nos actes et paroles.

Cheikh Abdoul Aziz al-Djalil (Puisse Allah l’assister) dit : « Le plus important effet et implication de ces deux augustes et nobles noms : l’Un et l’Unique réside dans l’attestation de Son unicité dans Sa souveraineté et Sa divinité, et dans la profession de l’unicité du Transcendant dans Ses actes et attributs, et dans la reconnaissance de Son unicité à travers les actes de Ses fidèles serviteurs.

De même qu’Il est Un dans Sa souveraineté puisqu’Il est le Créateur, le Pourvoyeur de subsistance, Celui qui donne la vie et la mort, Celui qui gère les affaires de Ses créatures comme Il l’entend, de même, il est Un dans sa divinité. Aussi, n’y a- t- il pas de dieu en dehors de Lui qui n’a aucun associé. C’est ainsi que le fidèle parvient à réaliser pleinement son témoignage de l’unicité de son Maître Transcendant. Du coup, son témoignage de l’unicité du Puissant et Majestueux se concrétise dans toutes les formes de cultes dans la mesure où l’on les réserve exclusivement au Transcendant et Unique.

Une fois ce dogme ancré dans le cœur, il ne manque pas de produire ses effets sur les actes, organes et propos du fidèle. Dès lors, il ne se prosterne, ni ne s’incline ni ne prie pour un autre que Lui, l’Unique sans associé. Le fidèle n’espérera plus en personne, n’invoquera personne et ne sollicitera qu’Allah le Puissant et Majestueux. Il ne sollicitera secours ni demandera l’aide ou la protection qu’auprès d’Allah seul. Il ne craint ni ne redoute ni n’appréhende rien qui ne provienne d’Allah seul. Il ne se confie qu’à Lui seul.

Il s’agit de souligner que les Noms l’Un et l’Unique implique entre autres qu’on adhère en l’unicité du Transcendant dans Sa divinité et qu’on Lui réserve l’invocation, l’amour, la vénération, la magnification, la peur, l’espérance, la confiance et toutes les sortes de cultes. Ce qui nécessite qu’on Lui voue l’amour et la loyauté. A ce propos, le Transcendant dit : Dis : devrais-je prendre pour allié un autre qu’Allah, le Créateur des cieux et de la terre ?  (Coran, 6:14).

Deuxièmement, l’attachement des cœurs à leur Créateur adoré et leur orientation vers Lui, le seul qui n’a pas d’associé, l’Un et l’Unique auquel les créatures ont recours pour la satisfaction de leurs besoins et nécessités. Il est omnipotent qui maîtrise tout et gère tout.

Ce sentiment réconforte le cœur, consolide sa cohésion et lui permet de retrouver la quiétude auprès de son Maître adoré et lui évite de dépendre de ceux qui ne maîtrisent rien et ne possèdent que la capacité qu’Allah leur donne puisqu’ils ne peuvent ni réaliser un avantage ni repousser un préjudice pour eux-mêmes ni a fortiori pour d’autres.

Ce sentiment pousse le fidèle à rompre tout lien qui attache son cœur à une créature. Il fédère son orientation, ses demandes et ses dessins autour de son Créateur adoré (l’Un, l’Unique, le Suffisant). Ce qui réconforte (le fidèle) et le rassure pour l’avoir amené à se soumettre extérieurement et intérieurement à Allah seul. Dès lors, il cesse de se laisser tirailler par de multiples sollicitations et des partenaires à couteau tiré au milieu desquels il reste en butte à l’angoisse, à la perplexité et à une poignante déchirure.

Allah Très-haut a donné l’exemple de quelqu’un qui adore un seul dieu, en l’occurrence Allah le Puissant et Majestueux, et celui qui reste tiraillé par diverses divinités qui l’asservissent et le détruisent. A ce propos, Allah Très-haut a dit : Allah a cité comme parabole un homme appartenant à des associés se querellant à son sujet et un (autre) homme appartenant à un seul homme : sont-ils égaux en exemple ? Louanges à Allah ! Mais la plupart d’entre eux ne savent pas.  (Coran, 39 :29).

Quand le fidèle serviteur consacre toute sa vie à la réalisation de ce grand objectif qu’est l’adoration d’Allah seul, il met toutes les choses de sa vie à la disposition de l’objectif que voilà. Dès lors, il évite de perdre le temps de sa vie en s’occupant d’autres fins. Il juge son temps, ses souffles comptés, trop précieux pour être perdus en vain. Mieux, il passe tout son temps dans l’accomplissement de ce qui pourra lui être utile dans l’au-delà, notamment de bonnes œuvres comme la prédication ou le combat sur le chemin d’Allah. La perte de quelques instants de sa vie lui inspire un sentiment de remord plus profond que celui que lui inspirerait la perte de l’ensemble des avantages mondains.

Voilà pourquoi le fidèle serviteur profite des bienfaits que constituent le temps libre , la santé, l’argent et la jeunesseen les mettant au service d’Allah , le Puissant et Majestueux avant qu’il ne soit trop tard. Il va même jusqu’à nourrir l’intention de faire de son temps de repos, de distraction et de réjouissance un temps d’adoration d’Allah le Puissant et Majestueux. Ce qui lui permet d’en tirer une nouvelle force à mettre au service d’Allah après avoir décompressé et revigoré son âme. » Extrait succinct de wa lillahi al-asmaa al-housnaa de Abdoul Aziz al-Djalil (114-117).

Le Supérieur est celui qui est absolument au-dessus de tout.

Saadi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) écrit : Le Très-haut, le Supérieur  est celui qui est absolument au-dessus de tout par rapport à Son essence, à Sa capacité, à Ses attributs et à la perfection de Sa domination. C’est Lui qui S’est installé sur Son Trône et qui possède la Royauté. C’est Lui qui possède les attributs d’incommensurabilité, de grandeur, de majesté, de beauté et de la suprême perfection. Il Se l’est attribué au plus haut point. » Extrait de Tafsir as-Saadi, p. 946. Vu l’importance du sujet, voir an-Nahdj al-Asmaa fii charh asmaa Allah al-Housnaa de Muhammad al-Hamoud an-Nadjdi (1/321-337).

Pour s’imprégner pratiquement de ce nom, il faut d’abord connaitre le sens de la supériorité d’Allah, le Très-haut, l’Incommensurable. Nous devons croire que le Transcendant domine Son Trône et que Sa supériorité se traduit par la parfaite domination. Il domine parfaitement Ses fidèles serviteurs, gouverne tout ce qu’Il veut en faisant ce qu’Il veut. Sa domination s’exerce sur toutes Ses créatures. Aucune d’entre elles n’échappe à Son autorité et Sa domination.

Il est supérieur en Sa position et Sa capacité. Le meilleur exemple Lui est réservé dans les cieux et sur la terre. Il est le Puissant et le Sage. Rien ne l’égale dans Son énorme capacité. Il ne souffre d’aucune insuffisance.

Pour s’imprégner pratiquement de ce nom, le fidèle serviteur doit se soumettre à son Maître, avoir conscience de sa pauvreté, de son besoin et de sa faiblesse par rapport à Lui. Le fidèle doit savoir qu’Allah mérite toute vénération et toute magnification et que rien ne Lui échappe, ni au ciel ni sur terre. Ce sentiment le pousse à s’adonner rapidement au culte de son Maître. Il témoigne de Sa crainte nuit et jour, et tient compte de la surveillance divine de ses actes et propos, et fait preuve d’un grand respect pour les ordres d’Allah et Ses interdits. Voir à toutes fins utiles wa lillahial-asmaa al-housnaa d’al-Djalil (259-262).

Al-Akram est le Très généreux dont l’ample bienfaisance profite à Ses créatures. Al-Khattabi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit : Il est le plus généreux des généreux car personne ne l’égale dans Sa générosité. Akram peut encore signifier généreux.  Extrait d’al-Asmaa wa as-sifaat d’al-Bayhaqui (1/148).

Abou Hayyan (Puisse Allah lui accorder sa miséricorde) a dit : Al-akram est un qualificatif qui traduit l’ampleur (exceptionnelle) de la générosité car il indique que la générosité (divine) dépasse toute autre dans la mesure où Allah distribue d’innombrables bienfaits, pardonne à l’agresseur, accepte son repentir et efface ses fautes.  Extrait d’al-Bahr al-mouhiit (10/507).

Saadi (Puisse Allah lui accorder sa miséricorde) a dit : cela veut dire qu’Il possède de nombreux et très larges attributs, qu’Il est extrêmement généreux et bienfaisant et que sa générosité est immense.  Extrait de Tafsir as-Saadi, p. 930.

Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a écrit : «Allah, le Transcendant, est suffisant, généreux, puissant et miséricordieux. Il fait du bien pour Son serviteur tout en pouvant se passer de Lui. Il lui veut du bien. Il écarte le lui le mal, pas pour en profiter Lui-même ou se protéger d’un préjudice, mais par compassion envers le fidèle et pour bienfaire à son égard.

Le Transcendant n’a pas créé Sa créature pour Se donner des compagnons après en avoir été privé ni pour se sentir puissant après avoir été faible ni pour qu’ils lui apportent de la force ou Lui profite ou Le défendent. » Extrait d’Ighatahtoul lahfane (1/41). Voir an-Nahdj al-asmaa (1/377-392).

Pour s’imprégner pratiquement de ce nom, il faut d’abord connaître l’ampleur de la générosité d’Allah Très-haut et savoir que Ses trésors sont inépuisables et que Sa générosité est sans limite. Ceci inspire au fidèle une bonne opinion de son Maître et renforce sa confiance en Lui. Quand le fidèle ainsi armé commet un péché, il retourne résolument vers Lui pour se repentir au lieu de désespérer de Sa miséricorde, de sa grâce et de Ses dons. Quand il Le sollicite, il insiste bien que sachant certainement qu’Il va lui répondre favorablement.

Cheikh Abdoul Aziz al-Djalil (Puisse Allah lui accorder Son assistance) a écrit : «Fait partie des effets de la croyance aux noms du Transcendant : al-karim et al-akram :

Premièrement, l’amour du Transcendant et Très-haut pour Ses innombrables et généreux bienfaits, et la concrétisation de cet amour par des actes de remerciement qui impliquent le cœur, la langue et les autres organes, et son esseulement à travers leculte qui Lui est rendu. Ce faisant, le fidèle ne doit se comporter que conformément à ce qu’Allah le Transcendant agrée en fait de combat à livrercontre sa propre âme charnelle afin de s’arracher à ce qui déplait à Allah et de s’empresser à se repentir dès l’instant que le fidèle rechute dans ce qui plait pas à Allah le Puissant et Majestueux.

Deuxièmement, avoir honte du Transcendant et observer les règles de la bonne conduite en face de Lui en tenant compte du fait que, malgré la multiplicité des actes de désobéissance commis par Ses fidèles serviteurs, Il ne les prive pas de Sesgénéreux dons. Cette immense générosité remplit le cœur du croyant d’amour, d’humilité, de crainte, d’espérance et d’éloignement de tout ce qui déplait au Transcendant et Très-haut.

Troisièmement, s’accrocher exclusivement au Transcendant, Lui faire confiance et s’en remettre à Lui pour la gestion de ses affaires. C’est ne soumettre ses besoins qu’à Lui, le Transcendant car Il est le Généreux dont la générosité est sans limite. Il est le Puissant auquel rien dans le ciel et sur la terre ne résiste. Il est le Vivant qui ne meurt pas. Il est tout le contraire de la créature marquée habituellement par la tendance à l’accaparement. Quand bien même une créature se montrerait généreuse, sa générosité resterait limitée parce qu’éphémère comme sa propre personne. Il arrive à une créature de vouloir faire des libéralités au profit d’autres sans en être capable. Voilà pourquoi Allah Très-haut dit : Confie-toi au Vivant qui ne meurt pas.  (Coran, 25 :58). Le Transcendant dit encore : Confie –toi au Puissant et Miséricordieux. (Coran, 26 :217). Il y a là une source d’espérance qui nourrit l’ambition quant à Sa générosité et Sa miséricorde et empêche de porter ses espoirs exclusivement sur une créature.

Quatrièmement, apprendre à être généreux, se donner ce caractère qui nous rend très généreux envers les fidèles serviteurs d’Allah. En vérité, Allah, le Puissant et Majestueux, est généreux. Il aime que Ses fidèles serviteurs le soient afin que, par leur entremise, Il dissipe les soucis des nécessiteux et soulage mesaffligés.

La générosité aimée par Allah Très-haut ne se confond pas avec la prodigalité et le gaspillage des biens, elle représente plutôt un juste milieu entre la dilapidation des biens et l’extrême avarice.

L’imam Ibn al-Qayyim (Puisse Allah Très-haut lui accorder Sa miséricorde) écrit : «Allah Très-haut a rendu hommage dans Son livre à plusieurs endroits à ceux qui occupent le juste milieu situé à équidistance entre deux extrêmes déviées en disant : …Ceux qui, lorsqu’ils dépensent, ne sont ni prodigues ni avares mais se tiennent au juste milieu.  (Coran, 25 :67). Le Très-haut dit encore : Ne porte pas ta main enchaînée à ton cou (par avarice) et ne l’étends pas non plus trop largement , sinon tu te trouveras blâmé et chagriné.  (Coran, 17 :29). Le Transcendant dit encore : Et donne au proche parent ce qui lui est dû ainsi qu’au pauvre et au voyageur (en détresse). Et ne gaspille pas indûment.  (Coran, 17 : 26).

Priver les proches parents, les pauvres et les voyageurs en détresse de leurs droits est une déviance dans le sens de la négligence. La prodigalité l’est tout autant par rapport au juste don. Pour satisfaire Allah, il faut tenir le juste milieu. Il s’y ajoute que la générosité exigée du fidèle ne se limite pas au don matériel car elle englobe la disponibilité à mettre son prestige, son savoir, sa personne et ses biens au service d’Allah.

Cinquièmement, la fréquente invocation d’Allah le Puissant et Majestueux pour Lui soumettre ses besoins, si importants soient-ils, tout en nourrissant une bonne opinion de Lui. Le retard, voire l’absence de la satisfaction du besoin ne remet pas en cause l’infinie générosité d’Allah le Transcendant. Bien au contraire, même le fait de s’abstenir de satisfaire un besoin du croyant est une marque de générosité et de miséricorde de la part du Transcendant. En effet, la satisfaction du besoin sur lequel le fidèle insiste particulièrement peut lui couter et sa foi et sa vie. Dans ce cas, Allah traduit Sa grâce et Sa miséricorde envers le fidèle par le refus d’accéder à sa demande puisqu’Il sait sa satisfaction nuisible au demandeur.

Sixièmement, l’honoré est celui qu’Allah Très-haut a honoré grâce à la foi et la bonne guidance, fût-il réellement pauvre. Le déshonoré est celui qu’Allah Très-haut a humilié en le laissant croupir dans la mécréance, la perversion et la désobéissance, fût-il un riche notable et père de (nombreux) fils. Nul ne peut rendre son honneur à celui qu’Allah a humilié.  (Coran, 22:18). Extrait succinct de wa lillah al-asmaa al-housnaa (594-596).

Le premier est celui que rien n’a précédé. A ce propos, Mouslim a rapporté dans son Sahih(2713)d’après Abou Hourayrah (Puisse Allah l’agréer) que le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) : Ô Seigneur, Maître des cieux, Maître de la terre, Maître de l’Immense Trône, Notre Maître, le Maître de tout, Celui qui fait fendre la graine et le noyau ,le Révélateur de la Thora, des Evangiles et de la Distinction ! Je sollicite Ta protection contre le mal provenant de toute chose dont Tu tiens le toupet. Seigneur, Tu es le Premier. Rien ne t’a précédé. Tu es le Dernier rien ne Te survivra. Tu es l’Apparent. Rien n’est au-dessus de Toi. Tu es le Subtile.Rien ne l’est plus que Toi. Règle nos dettes et sorts nous de la pauvreté.

Pour conformer sa pratique à ce nom, il faut d’abord être conscient de la primauté de la grâce et de la miséricorde du Transcendant. C’est ce qui amène le fidèle à nourrir une bonne opinion de son Maître, à s’en remettre à Lui dans toutes ses affaires, à reconnaitre sa pauvreté et son besoin de son Maitre, détenteur d’une immense grâce et d’une infinie générosité et qui n’a pas besoin du fidèle. Ainsi le fidèle développe la conscience d’une pauvreté volontaire et une servitude particulière.

Pour Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) :«Intégrer sa servitude dans la pratique du nom d’Allah le Premier implique qu’on ne tient pas compte exclusivement des causes, qu’on ne s’y appesantit pas et qu’on ne s’y focalise pas. (En lieu et place ), il faut considérer la primauté de Sa grâce et Sa miséricorde découlant du fait qu’Il est Celui qui prend l’initiative de faire du bien au fidèle sans que celui-ci emploie un quelconque moyen pour cela. Le fidèle lui-même n’est qu’un pur néant car il fut un temps où il n’était même pas une chose mentionnable.

C’est en vérité le Transcendant qui prépare et approvisionne. Sa grâce prime aux moyens. Ceux-ci ne découlent que de celle-là, les premiers ne résultant pas d’autres moyens. Celui adopte une telle compréhension de Son nom le Premier l’exprime pratiquement par une pauvreté particulière et une servitude spéciale.

L’expression pratique de la compréhension du nom d’Allah le Dernier implique qu’on ne se fie pas aux moyens, qu’on n’en dépend pas et qu’on ne s’y focalise pas car les moyens s’annulent et se dissolvent dans l’éternité. Le Durable leur survivra.Compter sur les moyens c’est compter sur l’éphémère, le néant. S’accrocher au Dernier, le Transcendant, c’est se cramponner au Vivant qui ne meurt pas et ne disparait pas. Celui qui s’accroche à Lui mérite de ne pas disparaître, contrairement à celui qui s’accroche à un autre dont l’existence a une fin.

C’est ainsi que le savant gnostique L’envisage sous l’angle de Sa primauté puisqu’Il était là avant tous les moyens, et L’envisage sous l’angle de Son éternité puisqu’Il restera après la disparition de tous les moyens. En vérité, Allah était là alors rien n’existait à Ses côtés. Toute chose hormis Lui est périssable.

Médite la servitude qui constitue l’expression pratique de ces deux noms et leurs implications. Ils incitent le fidèle à se réfugier auprès d’Allah seul, à toujours avoir besoin de Lui à l’exclusion de tout autre, et à croire que tout a débuté à partir de Lui et finira auprès de Lui. C’est Lui qui prend l’initiative d’accorder Sa grâce sans tenir compte ni de cause ni de moyens. Les causes et les moyens lui reviennent en dernier ressort. Il reste au début de tout et à la fin de tout.

De même qu’Il est le Maître de tout, l’auteur de tout et le Créateur de tout, de même Il reste leur Dieu. La bonté (des créatures), leur bonheur et leur perfection ne se réalisent que quand elles feront de Lui leur ultime objectif et finalité.

Il est le Premier à partir duquel les créatures ont commencé (leur existence) et le Dernier auprès duquel elles parachèveront leur servitude, leur volonté et leur amour. Au-delà d’Allah, il n’existe rien qui mérite d’être recherché, adoré et pris pour une divinité. De même, rien ne l’a précédé qui eût pu créer et inventer (quoi que ce soit).

Puisqu’Il était seul quand Il t’a créé, reconnais-Le pour ton unique Dieu. Car c’est seulement en le faisant que tu auras prouvé la réalité de ta servitude telle que ses noms le Premier et le Dernier l’impliquent.

La plupart des créatures se conforment dans le culte qu’elles Lui vouent à Son nom le Premier. Mais le plus difficile est d’adapter le culte (aux exigences de) son nom, le Dernier. Voilà la servitude telle que pratiquée par les Messagers et leur adeptes. Allah reste le Maître des univers, le Dieu des Messagers. Qu’Il soit glorifié et loué. » Extrait de Tariq al-hidjratayn, p. 19-20.

Fait partie des plus importants éléments qu’il faut intégrer dans l’expression pratique de Ses plus beaux noms leur emploi dans les invocations et leur usage pour accentuer celles-ci conformément à cette parole du Très-haut : Les plus beaux noms appartiennent exclusivement à Allah. Utilisez-les pour l’Invoquer.  (Coran, 7 :180). C’est ainsi qu’on porte la servitude envers le Transcendant et le besoin qu’on éprouve de Lui à leur plus haute perfection.

Allah Très-haut le sait mieux.

Source: Islam Q&A