Louange à Allah.
Louanges àAllah
Ibn Madjah (215) et Ahmad (11870) ont rapportéd’après Anas ibn Malick (Puisse Allah l’agréer) que le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit:
-Certes, Allah a des privilégiés au sein des gens!
-Qui sont -ils, ôMessager d’Allah?
- Ce sont les gens du Coran, les vrais privilégiés d’Allah. (jugéauthentique par al-Albani dans Sahih Ibn Madjah)
Al-Manawi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: «Il s’agit de ceux qui savent le Coran par coeur et l’appliquent. Ils sont les alliés rapprochés d’Allah de la même manière que l’homme a ses proches privilégiés. On les qualifie de la sorte pour les vénérer comme on dit (dans le même sens): maison d’Allah.
Al-Hakim at-Tirmidhi a dit: Ceci (le privilège) est réservéau lecteur (du Coran) qui a le coeur débarrasséde toute déviance et l’âme pacifiée. Ne fait partie des privilégiés en question que celui qui s’est purifiéintérieurement et extérieurement des péchés et s’est parédu dénouement. Car c’est àce prix qu’on devient un privilégiéd’Allah. Extrait succinct. Voir Faydh al-Qadir (3/87).
La seule lecture (du Coran) ne suffit pas pour intégrer l’homme dans le cercle des privilégiés du Coran car il faut l’appliquer et se conformer àses limites et acquérir les moeurs qu’il enseigne.
Al-Hafedz Muhammd ibn al-Hassan al-Ajderri (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a eu un bon discours qui mérite une attention particulière. Nous allons en citer un extrait:
« Celui qu’Allah favorisepar rapport aux autres en lui apprenant le Coran, celui qu’Allah veut insérer parmi les gens du Coran, donc Ses privilégiés, doit faire du Coran le printemps deson coeur en animant et en réparant celui-ci grâce àcelui-là. Il y arrive en s’appropriant les règles de conduite édictées par le Coran et en épousant de nobles moeursqui le distinguent des autres humains, notamment ceux qui ne lisent pas le Coran. Il doit commencer par le recours àla crainte d’Allah en secret comme en public et par l’adoption d’une attitude scrupuleuse dans son alimentation, son comportement vestimentaire et son logement .Il doit être bien au fait (des affaires) de son temps, notamment de la corruption dont souffrent ses contemporains . Il évite qu’ils l’attigent dans sa foi, s’occupe résolument de ses affaires, reste soucieux d’améliorer ses affaires qui se détériorent, préserve sa langue, choisit ses mots de manière àne dire que ce qu’il sait juste et àne se taire que quand il le sait plus pertinent, se garde d’aborder sans réserve des affairesqui ne le regardent pas et appréhende les dérapages de langage plus qu’il craint son ennemi.
Il ne doit s’adonner au rire que rarement parce que conscient des mauvaises conséquences du rire. Ce qui ne l’empêche pas d’afficher un visage détendu et de tenir un langage courtois. Il ne médit de personne, ne méprise personne, n’insulte personne, ne se réjouit pas du malheur (qui frappe d’autres), n’agresse personne, ne nourrit de la jalousie envers personne.Il prend le Coran , la sunna et le fiqh (droit musulman) pour guides devant lui indiquer toutes les belles moeurs. Il détourne tous ses organes de ce qu’Allah a interdit. Quad on lui dit la vérité, il l’admet de la part du petit comme du grand.
Il cherche la gloire après d’Allah et non auprès des créatures. Il déteste l’orgueil et redoute d’en souffrir.Il ne fait pas du Coran un gagne-painet ne cherche pas àl’exploiter pour satisfaire ses besoins (mondains). Il ne s’en targue pas auprès des princes. Il ne va rejoindre les assemblées des riches pour les leur exposer afin qu’ils l’honorent. Il se satisfait de peu et redoute que l’abondance des biens d’ici-bas ne l’égare. Il suit les prescriptions obligatoires du Coran et de la Sunna. C’est bien en homme averti qu’il mange, boit , s’habille, s’endort, s’accouple avec sa femme, accompagne ses frères, leur rend visite et s’acquitte de son devoir de piétéfiliale.
Quad ses père et mère sollicitent son assistance pour accomplir un acte d’obéissance il les aide. S’ils le sollicitent pour accomplir un acte de désobéissance, il s’abstient de les aider. Mais, même dans ce cas, il les traite doucement et poliment dans l’espoir qu’ils se détournent de tout ce qu’il ne convient pas de faire.
Il entretient ses liens de parenté, désapprouve la rupture. Quand on rompt avec lui, il n’applique pas la réciproque. Quand quelqu’un commet une désobéissance envers Allah qui le concerne, il traite l’auteur de l’acte dans le cadre de l’obéissance envers Allah. Il demeure d’un abord doux et reste persévérant dans l’apprentissage du bien. L’apprenant trouve confort auprès de luiet le commensal apprécie son assemblée car sa compagnie profite . Il fait du savoir et de la bonne compréhension ses guides vers le bien.
Quand il étudie le Coran, il le fait avec intelligence, application et compréhension. Il vise la bonne maîtrise de la révélation divine véhiculant des ordres àappliquer et des interdits àéviter. Il ne se soucie pas de savoir quand il va terminer une sourate. Ce qui l’intéresse c’est de savoir àpartir de quel moment il se suffira d’Allah au point de ne plus avoir besoin d’un autre. A partir de quel moment il fera parti des pieux? A partir de quel moment il fera parti des bienfaisants? A partir de quel moment il fera parti de ceux qui se sont parfaitement confiés àAllah? A partir de quel moment il fera parti des humbles et révérencieux? A partir de quel moment il fera parti des endurants? A partir de quel moment il aura la bonne compréhension du discours divin? A partir de quel moment comprendrai-je ce que je récite? A partir de quel moment je serais en mesure de priver mon âme charnelle de ce qu’elle convoitise? A partir de quel moment je mènera le vrai djihad qui vaille pour Allah? A partir de quel moment je tirerai du Coran des leçons avertissantes? A partir de quel moment je m’occuperai de Son rappel de manière àme détourner de tout autre?
Celui qui possède ou cherche àacquérir ces qualités saura véritablement récitéle Coran selon les règles de l’art. Le Coran lui servira de témoin, d’intercesseur, de compagnon et de protecteur. Celui qui possède de telles qualités en profitera et en fera profiter les siens et procurera àses père et mère le bien d’ici-bas et de l’au-delà. »Extrait succinct de Akhlaaq hamalatil-Qouran (p.27)
Celui qui veut obtenir la chance qui réside dans la parole du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) selon laquelle les gens du Coran sont les privilégiés d’Allah doit veiller àne lire le Coran entièrement en moins d’un mois . En effet, al-Bokhari (1978) a rapportéd’après Abdoullah ibn Amre (P.A.a) que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) lui a dit:
- Lis le Coran entier en un mois.
- Je peux faire plus.
Son interlocuteur n’a cesséde discuter avec lui jusqu’àce qu’il lui dît:
- Donc en trois jours.
Sous ce rapport, cheikh al-islam Ibn Taymiyyah (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: Ce qui est exactàpropos du hadith d’Abdoullah ibn Amre est que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a finit par lui recommander sept jours. Au début , il lui avait recommandéde le lire en un mois. Aussi faut-il varier le temps d’une lecture complète du Coran entre un mois et une semaine. Selon une version, il (le Prophète) lui avait initialement recommandéd’étaler la lecture du Coran sur 40 jours. Une facilitation dont celui qui redouble d’effort pourrait se passer pour réduire le temps de lecture à3 jours.»Extrait de Madjmou al-fataawa (13/407-408). Ceci signifie qu’il est préférable d’étendre la lecture du Coran sur une période variant entre une semaine et un mois. Quand on est occupé, on peut prolonger la durée à40 jours.
Il convient de regarder dans son Coran chaque jour pour lire la parole de son Maître. Il faut en faire une pratique quotidienne àpréserver. Le minimum àlire par jour est d’une partie sur trente approximativement . Plus on augmente la quantité, mieux cela vaudra, pourvu de méditer ce qui est lu et d’en appliquer les dispositionset règles moraleset comportementales.
L’imam Ahmad a rapportédansaz-Zouhd (p.128) qu’Outhmane (P.A.a) a dit:Je n’aimerais pas passerun jour et une nuit sans regarder dans le livre d’Allah.
Selon Ibn Kathir (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) : Ils (les ancêtres pieux) réprouvaient qu’on laisse passer un jour sans regarder dans sonCoran. Extrait de Tafsir d’Ibn Kathir (1/68).
Cheikh Ibn Djabrine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde ) a dit: «Ceux qui lisent le Coran durant toute l’année sont les gens du Coran, les privilégiés d’Allah. Le musulman doit s’intéresser au Coran et faire partie de ceux qui le lisent correctement , adhèrent àce qu’il rend licite , observent ce qu’il interdit, appliquent ses sentences claire et précises , croient en ses dispositions ambiguës, s’arrêtent sur ses aspects merveilleux , méditent ses exemples et le contenu de ses récits et mettent ses enseignements en pratique. En effet, le Coran est révélépour être appliqué, même s’il est vrai que sa seule lecture est déjàun acte générateur de récompense.
Celui veut figurer parmi les gens du Rappel doit faire partie de ceux qui lisent le livre d’Allah correctementàla mosquée comme chez lui et dans son lieu de travail . Il ne doit pas le perdrede vue. Il ne doit pas réserver cette activitéau seul mois de Ramadan.
Quand vous lisez le Coran, efforcez-vous àle terminer par exemple en cinq jours ou entrois jours.Il est préférablede s’aménager une portion quotidienne àlire après la seconde prière de la nuit ou après celle de l’aube ou après la seconde prière de l’aprèsmidi, etc. Il faut que vous portiez les traces de ce Coran durant toute l’année et que vous aimiez la parole d’Allah au point d’en éprouver du plaisir, de la douceur et de la fraicheur. Dès lors, vous ne vous lasserez plus ni de le réciter ni del’entendre réciter.
Voilàle profile caractéristique du croyant apte àse considérer comme un membre des gens du Coran qui constituent les privilégiés d’Allah Très-haut. » Extrait des fatwaa du Cheikh Ibn Djabrine (59/31-32).
Raterla portiondu Coran qu’on s’estengagéàlire quotidiennement àcause d’un voyage, d’une maladie ou d’autres ne représente aucun inconvénient. A ce propos, al-Bokhari (2996)a rapportéd’après Abou Moussa (P.A.a) que le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit: Quand un fidèle musulmantombe malade ou se trouve en voyage, on lui inscrit (une récompense )égale àcelle qu’il méritait quand il était résident et sain.
Celui qui aspire faire partie des gens du Coran ne doit pas laisser passer un jour sans le lire en l’absence d’une excuse.L’homme du Coran ne le perd pas de vue et ne s’en détourne jamais.
Allah le sait mieux.