Dimanche 21 Djoumada 2 1446 - 22 décembre 2024
Français

Un chirurgien ayant abandonné le christianisme se demande comment il prierait pendant les opérations, s’il se convertissait à l’Islam…

4426

Date de publication : 05-11-2000

Vues : 10579

Question

Question : Actuellement ,je ne suis pas musulman, mais je mène des recherches  sur la religion musulmane. J’ai une question sur les cinq prières et leur impact sur la vie d’une personne. Je sais que leur accomplissement dure des minutes et constitue une obligation personnelle à acquitter à des heures précises. Présentement, je travaille comme chirurgien, et celui qui exerce un tel métier doit se concentrer parce que la vie de ses patients est entre ses mains. Et il se peut que l’opération occupe un temps dépassant celui qui sépare entre deux prières.Dans ce cas, que doit-il faire ?Il me semble que les exigences de l’Islam et celles de cette profession sont incompatibles. Je me demande ce que les musulmans sincères et les scientifiques en pensent et comment concilient-ils entre une vie islamique et une vie pratique ?

Texte de la réponse

Louange à Allah.

Avant de répondre à la question, il nous faut apprécier l’intérêt que vous portez à l’Islam et l’effort que vous avez déployé pour connaître la vérité et abandonner la fausse religion, en l’occurrence le christianisme, pour chercher une religion vraie. C’est une attitude noble qui dénote votre rupture avec l’imitation aveugle et votre émancipation par rapport à l’emprise des traditions dans lesquelles vous avez été élevé. A ce propos, notre Maître Béni et Très Haut dit pour stigmatiser ceux qui imitent les fausses pratiques :  Et quand on leur dit: "Suivez ce qu' Allah a fait descendre", ils disent: "Non, mais nous suivrons les coutumes de nos ancêtres.  (Coran ,2 :170)

Par ailleurs,il a décrit des chrétiens qui ont connu l’Islam et ont entendu la révélation communiquée par Allah à Son Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) et ont suivi la vérité en ces termes :  Et quand ils entendent ce qui a été descendu sur le Messager (Mouhammad) tu vois leurs yeux déborder de larmes, parce qu'ils ont reconnu la vérité. Ils disent: "ô notre Seigneur! Nous croyons: inscrits- nous donc parmi ceux qui témoignent (de la véracité du Coran). Pourquoi ne croirions- nous pas en Allah et à ce qui nous est parvenu de la vérité. Pourquoi ne convoitions- nous pas que notre Seigneur nous fasse entrer en la compagnie des gens vertueux?  (Coran,5 :83-84).

Nous devons vous remercier pour votre compréhension de l’importance des cinq prières et de la nécessité de les observer à leurs heures respectives.

Nous voulons mettre en relief la très importante réalité en Islam, à savoir que Celui qui a révélé Son livre, établit Ses lois et règlements et les a agréées pour les hommes, c’est Allah, le Puissant, le Majestueux à qui rien n’échappe ni sur terre ni dans les cieux, Celui qui connaît ce qui fut, ce qui est et ce qui sera ; Celui qui savait, avant la création des cieux et de la terre, qu’il viendrait un temps où la médecine humaine se développerait et qu’il y aurait de longues opérations chirurgicales telles que les opérations à cœur ouvert, la grève des organes comme le foie, les opérations concernant le cancer de l’œsopahge et les très compliquées opérations consécutives aux accidents de la circulation.C’est pourquoi la Charia qu’il a révélée reste valable en tout temps et en tout lieu et ne s’oppose à aucun progrès scientifique ou obligation pratique.

Avant de donner une réponse exhaustive, nous voudrions faire les observations que voici :

-Ces opérations sont ordinairement conduites par une équipe de chirurgiens comprenant des assistants secondant les titulaires de façon à pouvoir assurer l’alternance en cas de nécessité ;

-Dans certaines opérations, les membres de l’équipe jouent des rôles différents et répartis en fonction de la spécialité de chacun. Et il n’arrive pas toujours qu’une seule personne reste impliquée dans l’opération du début à la fin.C’est ainsi qu’on voit dans l’équipe une personne chargée d’ouvrir la région de l’opération, une deuxième est un cardiologue et une troisième est spécialiste des vaisseaux sanguins…Puis la première revient fermer la blessure. Dans certaines opérations, l’intervention du chirurgien principal ne dure pas plus de la moitié du temps de l’opération.

-Les opérations qui durent dix heures ou plus sont très rares.

En ce qui concerne la réponse exhaustive sur la façon dont le chirurgien peut accomplir la prière, la voici :

1.En principe, la prière doit être acquittée à son heure, compte tenu des propos d’Allah le Très Haut :  ..car la Salâ demeure, pour les croyants, une prescription, à des temps déterminés.  (Coran,4:103  )

2.Si l’opération s’avère longue, le chirurgien peut la commencer après avoir accompli la prière  dès l’entrée de son heure, afin de pouvoir la terminer avant la fin de l’heure de la prière suivante, ce qui lui permettrait d’accomplir chaque prière dans les limites de son heure.

3.Il convient d’établir le calendrier des opérations de façon à ce qu’aucune opération ne se déroule entre deux prières. Par exemple, une longue opération peut débuter très tôt le matin et se poursuivre jusqu’avant le début de l’heure d’asr.Ce qui permettrait aux intéressés d’effectuer la prière de zuhr à son heure et de disposer de plusieurs heures pour travailler. Si l’opération commence à huit heures , le chirurgien peut la poursuivre jusqu’à quatorze heures en lui consacrant ainsi 6 heures sans interruption.

4. S’il est possible pour le chirurgien d’aller faire sa prière pendant l’opération et de laisser un autre membre de l’équipe continuer son travail sur la base d’une alternance, c’est ce qu’il convient de faire.

Nous nous demandons ce que ferait le médecin s’il éprouvait le besoin d’aller aux toilettes au cours de l’opération.

L’organisation des opérations chirurgicales montre qu’il est possible de tenir compte de certaines contraintes.En fait, nous savons que certains chirurgiens se reposent un peu ou mangent pendant les longues opérations tandis que les autres poursuivent leur travail.La prière peut se faire de la même manière.

5. Si tout ce qui vient d’être dit s’avère impossible, il n’ y a aucun inconvénient à ce que deux prières soient réunies en cas de nécessité.C’est comme la réunion du zuhr et d’asr de façon  à ramener la première à l’heure de la seconde.Dans des cas raricismes où l’opération occupe un temps très long qui dépasse le temps de deux prières réunies comme le zuhr et l’asr.C’est le cas d’une opération qui commence avant le zuhr et prend fin après le maghrib et pendant laquelle il n’est pas possible pour le chirurgien de sortir pour prier.Dans ce cas, il prie comme il peut pendant l’opération ; il prononce le takbir du début, récite le Coran et fait des gestes à la place des génuflexions et des prosternations tout en veillant à ce que le geste qui tient lieu de prosternation implique une inclinaison plus marquée.Cette situation ressemble à celle du combattant sur le front au moment du déclenchement des hostilités dans les longues batailles et pendant les opérations de poursuite ou de retrait devant l’ennemei. Dans tous ces cas, on prie comme on peut. Car Allah n’impose à aucune âme ce qui est au-dessus de ses forces. Allah soit loué, car Il ne nous a rien imposé en religion qui soit source de gêne.

Les règlements ci-dessus indiqués reposent sur des arguments sûrs, et les propos des ulémas les concernant sont connus parce que bien développés dans les ouvrages de droit musulman.Ils prouvent clairement la souplesse  de la loi islamique bénie et sa capacité d’intégrer les nouveautés et les évolutions de la vie humaine en tout temps. Ce qui n’est guère étrange, cette loi étant une révélation d’un Sage, Louable , Omniscient et bien Informé.

En conclusion, nous invitons l’auteur intelligent de cette question, à se convertir à l’Islam qui assure  à ses adeptes le bonheur en ce monde et dans l’au-delà et apporte des solutions à tous les problèmes.

Nous sommes du reste bien disposés à fournir toutes les explications nécessaires.

C’est Allah qui nous assiste et qui quide sur le chemin droit.

Source: Sheikh Muhammed Salih Al-Munajjid