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Elle subit un préjudice à cause des demandes d'aide financière que son beau père adresse à son mari, bien que le beau père soit en mesure de travailler et de gagner sa vie

20-12-2013

Question 179357

Je travaille et perçois un salaire de 1500 dollars US mensuellement. Mon mari aussi gagne le même salaire. Nous vivons aux Etats unis tandis que mes beaux parents vivent en Europe. Mon beau père est âgé de 43 ans. Il a deux autres enfants dont l’un est âgé de 22 ans et l’autre et 25 ans. L’un des deux est marié. Mon beau père a encore deux filles jumelles de 14 ans.

Mon beau père demande sans cesse une assistance financière. Personnellement, je ne suis pas gênée à cause de l’assistance qui lui est apportée, mais sa situation m’inspire des réserves. En effet, le beau père est encore à un âge où il peut bien travailler et assurer son autosuffisance. Cepedant, il est paresseux et ne travaille que pendant l’été où il s’occupe de travaux de construction. Pour le reste des saisons, notamment en hiver, il cesse de travailler sous prétexte que les activités sont arrêtées pendant cette période. Ce n’est pas une excuse qui justifie l’abandon définitif du travail. En outre, on lui a proposé un travail dans une boulangerie contre 300 euros par mois, une somme suffisante. Il a décliné l’offre car elle l’oblige à travailler durant toute la semaine sans repos. Est-ce une attitude juste de la part de celui qui veut de l’argent? D’ailleurs, nous avons une dette d’un montant de 3600 dollars à régler . Il s’y ajoute qu’il ne reste de la totalité de nos salaires mensuel que 1000 dollars après nos dépenses afférentes à nos besoins, notamment le loyer. Et je voudrais épargner ce reliquat pour acheter une maison pour mes enfants au lieu de vivre dans un logement loué.

Je sais que le Coran nous exhorte à obéir à nos pères et mères et à leur réserver un bon traitement. Mais je ne sais pas comment appliquer cela dans les circonstances qui entourent la vie de mon beau père..Qu’en pensez vous?

Texte de la réponse

Louange à Allah.

Premièrement, l’obéissance aux pères et mèresqui n’implique pas une désobéissance envers Allah fait partie des plusimportantes oeuvres de bienfaisance et des plus grands actes faits pour serapprocher d’Allah. Ceci est nécessairement connu dans la religion musulmane.Mieux, le père a le droitde prendre ce qu’ilveut des biens de son fils à deux conditions. D’abord, éviter de porterpréjudiceau fils et ensuite ne pasdonner ce qui est pris à un autre fils. Ce qui implique a fortiori qu’il neprend pas l’argent de son fils pour le gaspiller ou l’utiliser pour faire desachats superflus. Car c’est encore plus interdit de le faire avec son propreargent, pour ne pas parler de l’argent de son fils. Voir la réponse donnée à la question n° 9594.

Deuxièmement,un fils n’est tenu d’assurer la prise en charge vitale à son père quequand il est en difficulté et se trouve incapable de gagner de quoi se nourrirdécemment. S’il n’est point en difficulté ou si, bien qu’en difficulté, il est apte à exercer un travail décent, son fils n’est pastenu dele prendre en charge, selon le mieux soutenu des avis émis par les ulémassur la question.

On lit dans Minahal-Djalil (4/416): La dépense faite pour couvrirles besoins des pères et mères en difficulté est obligatoire (pour leurs fils),même s’ils disposent d’un domestique et d’une maison qui ne leur apportent unprofit. Cette disposition s’applique apparemment même si le père était enmesure de gagner sa vie. C’est l’avis d’al-Badji etceux qui l’ont suivi. Pour al-Lakhmi , on oblige le père à exercer le métier qu’il maîtrise.C’est l’avis retenu et soutenu par l’auteur de l’auteur d’al-Djawhar.L’avis s’impose grâce au raisonnement par analogie impliquant sa comparaison àl’enfant. En effet, pour que celui-ci ait le droitd’être pris en charge par son père, il doitêtre incapable de gagner sa vie en exerçant un métier décent. Extrait remanié.Voir Hachiaytou ad-Doussouqui(2/523).

L’auteur de Kashfal-Quinaa (5/481-482) écrit: Les conditionsquidictent l’obligation de prendreencharge un proche parent sontsommairement au nombre de trois: la premièreest que les bénéficiaires soient pauvres, sans ressources et incapablesd’exercer un travail les dispensant d’une dépense assurée par d’autres. Si lesbénéficiaires sont aisés parce que disposant de fonds ou capables de travailler pour gagner assez d’argent, on nedoit pas dépenser à leur profit, la condition qui le permet étant inexistante. Sileur revenu n’est pas suffisant, on doit le compléter. La deuxième conditionest la disponibilité auprès de celui qui doitassurer la prise en charge d’un surpluspar rapport à ses propres besoins et ceux de son épouse et sesdépendants. La troisième est que l’auteur de la prise en charge soit unhéritierréservataire ou agnat de celuidu bénéficiaire. Extrait sommaire.

Le mari n’a pas le droit de prendre l’argent desa femme pour le donner à ses propre père ou mère ou frèressans le consentement de l’épouse. Le mari nepeut prendre des biens de son épouse que ce qu’elle lui en donne de gaité de cœur. Référerez vous à la réponse donnée à la question n° 163541.

Nous pensons que le fils doit donner quelquechose à son pèreau nom de la piétéfiliale mais de manière à ne pas négliger vos besoins et vous léser. Il doits’efforcer avec l’aide de ses frères à encourager leur père à travailler. Vouspouvez séparer votre salaire de celui de votre mari et épargner l’intégralitéde votre salaire. Votre mari assure dans ce cas votre prise en charge vitale etcelle de ses enfants. Il doit supporter les charges vitales car c’est sondevoir. S’il lui reste un surplus, il peut en donner à son père, à condition de ne pas vous porter préjudice et ne pasléser ses enfants. S’il lui reste des fondsaprès cela, il doit les ajouter à votre salaire pour constituerun épargne devant vous servir à acheterune maison entre autres besoins. Il faut, ce faisant, éviter que ce choixsuscite des récriminations ou perturbe vos relationsavec votre mari. Vous êtes mieux placée pour apprécier les circonstances quienveloppent votre vie.

Si vous craignez quelque chosede cela, maintenez le statu quo et efforcezvous de l’orienter vers la bonne gestion de vos affaires et celles de vosenfants tout en évitant la rupture avec son père ou l’abandon du bon traitementqu’il lui doit et qui se traduit par un apport qui lui profite et ne vous portepas préjudice.

Allah très Haut le sait mieux.

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