Louange à Allah.
Nous n’avons pas trouvé un seul hadith ainsi formulé exactement. Mais le contenu se retrouve dans de nombreuses versions de divers hadiths.
Premièrement :
Concernant la disparition du recueillement et de l’humilité dans la prière (Khouchou’) :
Elle est l’objet d’un hadith rapporté par Djoubeïr ibn Noufeïr d’après ‘Awf ibn Malek (Qu’Allah soit satisfait d’eux) qui a dit : « Nous étions assis un jour avec le Messager d’Allah (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui), alors il a levé son regard vers le ciel et a dit : « C’est le moment de la disparition du savoir. » Un homme parmi les Ansars s’appelant Ziyad ibn Labid lui demanda : « Le savoir disparaîtra-t-il , ô Messager d’Allah, alors que nous possédons le Livre d’Allah et que nous l’avons appris à nos femmes et nos enfants ? » Alors le Messager d’Allah (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) lui a dit : « Je te croyais l’un des mieux instruits parmi les gens de Médine ! » Puis, il évoqua l’égarement des gens des deux Livres (juifs et chrétiens) en dépit du Livre d’Allah, le Puissant et le Majestueux, qu’ils détiennent. »
Djoubeïr ibn Noufeïr rencontra Chaddad ibn Aws (Qu’Allah soit satisfait d’eux) à la mosquée et lui raconta ce hadith rapporté d’Awf ibn Malek et il a dit : « ‘Awf a raison et il ajouta : « Sais-tu la signification de la disparition du savoir ? » J’ai dit : « Je ne sais pas. » Il a dit : « C’est la disparition de ses porteurs. » Puis il a ajouté : « Sais-tu quelle est la première partie de la science qui va disparaitre ? » J’ai dit :« Je ne sais pas. » Il a dit : « C’est le recueillement et l’humilité (Khouchou’) dans la prière. Il disparaîtra au point qu’il sera rare de trouver une seule personne qui se recueille dans la prière. » (Rapporté par l’imam Ahmed dans Al-Mousnad (39/417-418) et par Al-Hakem dans Al-Moustadrak (1/98-99) et jugé authentique par lui avec l’approbation d’Adh-Dhahabi.
Deuxièmement :
Concernant la mort subite :
L’imam At-Tabarani l’a rapporté dans Al-Mou’djam As-Saghir (1132) et Al-Mou’djam Al-Awsat (9/147), il a dit : « Al-Haïtham ibn Khaled Al-Mississiy nous a rapporté qu’Abdelkabir ibn Al-Mou’afa ibn Imran lui a raconté que Charik d’après Abbas ibn Dharih d’après Ach-Cha’bi d’après Anas ibn Malek (Qu’Allah soit satisfait de lui) cette parole qu’il a attribuée au Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soit sur lui) : « Parmi les signes précurseurs immédiats de l’Heure le fait que le croissant de lune apparaisse tellement grand qu’on le prend pour une lune de deux nuits, le fait de prendre les mosquées comme un passage et la mort subite. »
Al-Haïtham ibn Khaled Al-Mississiy est faible (Un narrateur est considéré comme faible si sa justice morale ou sa précision méthodologique est entachée)
À ce propos, l’imam Adh-Dhahabi (Puisse Allah, le Très-Haut, lui accorder Sa miséricorde) a dit : « Quand Al-Haïtham ibn Abdallah ibn Khaled Al-Mississiy rapporte d’après Abdelkabir ibn Al-Mou’afa, l’imam Ad-Daraqoutni le juge faible. » Extrait d’Al-Moughni fi Ad-Dhou’afa (2/716).
Youssouf ibn Saïd ibn Muslim est du même avis selon Adhdhiyaâ Al-Maqdissi dans Al-Moukhtara (2325) puisqu’il dit : « Chihab ibn Mahmoud Al-Hatimi nous a rapporté à Harat (ville en Afghanistan) qu’Abdessalem ibn Ahmed ibn Ismail leur avait rapporté d’après Mohammed ibn Abi Mass’oud al-Farissi d’après Abderrahmane ibn Abi Choureïh qu’on lui a dit : Yahia ibn Mohammed ibn Saïd nous a rapporté d’après Youssouf ibn Saïd ibn Mouslim d’après Abdelkabir ibn Al-Mou’afa d’après Charik d’après Al-Abbas ibn Dharih d’après Ach-Cha’bi d’après Anas (Qu’Allah soit satisfait de lui) selon lequel le Messager d’Allah (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) a dit : « Parmi les signes précurseurs immédiats de l’Heure, le fait que la nouveau croissant de lune d’une nuit apparaisse tellement grand qu’on le prend pour un croissant de lune de deux nuits, l’apparition de la mort subite et le fait de prendre les mosquées comme un passage. »
La chaine de transmission de cet hadith passe inévitablement par Charik qui n’est pas fort dans ce qu’il rapporte à lui seul et qu’aucun autre rapporteur ne suit. Ibn al-Dja’d a rapporté cette version de lui sous une forme discontinue. L’imam Al-Baghawi rapporte dans Mousnad Ibn Al-Dja’d (2489) : « Ali nous a rapporté d’après Charik d’après al-Abbas ibn Dharih d’après Amer Ach-Cha’bi qu’il a attribuée au Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soit sur lui) : « Parmi les signes précurseurs immédiats de l’Heure le fait que le nouveau croissant de lune apparaisse tellement grand qu’on la prend pour un croissant de lune de deux nuits, le fait que l’homme passe par la mosquée sans accomplir deux Raka’ates et la mort subite. »
Hammad ibn Salama a rapporté une version de ce hadith (moursal) similaire à celle de Charik après l’avoir rapporté de Assem ibn Abi Bahdala comme l’a rapporté Ad-Dani dans s-Sunan al-Warida fil Fitane (4/789). En effet, Ad-Dani a dit : « Ali ibn Mohammed ibn Abdallah nous a rapporté d’après Abdallah ibn Masrour d’après Abdallah ibn Sahl, l’Andalou, d’après Mohammed ibn Yahia d’après son père, d’après Hammad ibn Salama qui le tenait d’Assem ibn Abi Bahdala selon lequel Ach-Cha’bi a dit que le Messager d’Allah (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) a dit : « Parmi les signes précurseurs immédiats de l’Heure la mort subite. » L’information est rapportée sous une autre version.
Cheikh Al-Albani (Puisse Allah le Très-Haut lui accorder Sa miséricorde) a dit : « Cette bonne voie de transmission est Moursal (ce qui signifie que le nom du compagnon est omis). Elle passe par Mohammed le fils de Saïd ibn Faroukh al-Qattan qui est un homme sûr. Quant à son père, il est un grand Hafidh sûr. Les rapporteurs de la partie supérieure de la chaine sont bien connus. » Extrait d’As-Silsila as-Sahiha (5/370).
On lit dans Al-’Ilal de l’imam Ad-Daraqoutni (12/163) : « Interrogé sur cet hadith d’Amer Ach-Cha’bi reçu d’Anas selon lequel le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « Parmi les signes précurseurs immédiats de l’Heure le fait que le nouveau croissant de lune apparaisse tellement grande qu’on le prend pour un croissant de lune de deux nuits, le fait de prendre les mosquées comme un passage, et la mort subite. » il a dit : « Abdelkabir ibn al-Mou’afa d’après Charik d’après al-Abbas ibn Dharih d’après Ach-Cha’bi d’après Anas (Qu’Allah soit satisfait de lui) qui le tient du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui). D’autres l’ont rapporté de Ach-Cha’bi directement attribué à la source. Et Allah, le Très-Haut, sait mieux. »
Ibn Abi Chaïba l’a rapporté dans al-Moussannaf (7/199) d’après Ach-Cha’bi mais non attribué directement au Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) puisqu’il dit : « Ibn Abi Chaïba a rapporté d’Abderrahim ibn Abi Souleïmane d’après Moudjalid d’après Ach-Cha’bi : « On disait : « L’imminence de l’Heure s’annonce par la fréquence des cas de morts subite. » Cette chaine comprend Moudjalid jugé faible. »
Adh-Dhahabi (Puisse Allah le Très-Haut lui accorder Sa Miséricorde) a dit : « Quand Moudjalid ibn Saïd al-Hamadani al-Akhbari rapporte d’après Ach-Cha’bi et Qaïs ibn Abi Hazem que son fils Ismail l’a rapporté de lui, ainsi que Chou’ba et al-Qattan, il est jugé faible par Ibn Ma’ïne. Pour an-Nassaï il n’est pas fort. Pourtant ce dernier a dit une fois qu’il est sûr. » Extrait de al-Kachef (2/239).
Al-Hafedh Ibn Hadjar (Puisse Allah le Très-Haut lui accorder Sa miséricorde) : « Moudjalid ibn Saïd ibn Oumeïr al-Hamadani, dit que Abou Amr al-Koufi n’est pas fort parce que son état (de santé) s’est détérioré vers la fin de sa vie. » Extrait de Taqrib at-Tahdhib » (p. 520) Ibn Abi Chaïba l’a rapporté aussi dans al-Moussannaf (7/200) en reprenant les propos de Moudjahid.
En effet, il dit : « Mohammed ibn Bichr a dit : j’ai entendu Moudjahid ibn Abi Rached dire : « Parmi les signes précurseurs immédiats de l’Heure la mort subite. » La chaîne de transmission comporte Moudjahid ibn Abi Rached jugé sûr par Yahia ibn Ma’ïne dans Riwayat Ibn Tahmane (p.82).
On lit dans Tarikh ibn Maïne, version d’Ad-Douri (3/494) : « Al-Abbas nous a rapporté d’après Outhmane ibn Abi Chaïba d’près Mohammed ibn Bichr Al-’Abdi d’après Moudjahid ibn Roumi d’après Moudjahid : « L’Heure n’arrivera pas avant que le “Tiraz” soit fréquent. On a di t: Et c’est quoi le “Tiraz” ? Il a dit : La mort subite. »
Quand je l’ai exposé à Yahia ibn Ma’ïne et lui ai révélé l’avoir reçu de Outhmane, il m’a dit : « Non, par Allah ! Mohammed ibn Bichr n’a rien entendu de Moudjahid ibn Ar-Roumi. C’est un homme par qui Soufiane et consort rapportent. Peut-être Ibn Bichr leur a-t-il attribué de manière interrompue. »
En somme, cette information ne repose pas sur une chaîne de transmission ininterrompue remontant au Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui). Il signifie néanmoins qu’à la fin des temps les péchés seront très nombreux et qu’ils seront sanctionnés. Peut-être la fréquence des cas de morts brusques que nous constatons ces temps-ci à cause des accidents de la circulation relève de ce chapitre.
Troisièmement :
La fréquence des tremblements de terre et des tueries :
Sous ce rapport, Abou Houreïra (Qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « L’Heure n’arrivera pas avant la disparition du savoir (religieux), la fréquence des tremblements de terre, l’accélération du temps, l’apparition des Fitanes (épreuves, tentations), les tueries seront fréquentes et que l’argent abonde parmi vous au point de déborder. » (Rapporté par Al-Boukhari :1036 et par Muslim : 157).
Quatrièmement :
Concernant le fait pour le musulman de ne saluer que ceux qu’il connaît, on a rapporté d’Abdallah ibn Mass’oud que le Prophète (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) a dit : « Avant la venue de l’Heure, on constatera la tendance à réserver la salutation à des particuliers (les connaissances seulement), le développement fulgurant du commerce qui verra la femme aider son mari à se livre au commerce, la rupture des liens de parenté, les faux témoignage, la dissimulation des témoignages vrais et la diffusion de l’usage de la plume (diffusion du savoir). » (Rapporté par l’imam Ahmed dans le Al-Mousnad (6/415-416) et vérifié par les réviseurs du Mousnad.
Cinquièmement :
Pour le fait de se vanter sans vergogne de ses actes de désobéissance (péchés), nous n’avons pas trouvé de hadith le concernant précisément. Cependant, Abderrahmane ibn Ghanm Al-Ach’ari a dit : Abou Amer ou Abou Malek Al-Ach’ari, m’a rapporté et par Allah il ne m’a pas menti, qu’il a entendu le Messager d’Allah (Bénédiction et salut d’Allah soient sur lui) dire : « Il y aura au sein de ma communauté des gens qui s’autoriseront l’adultère, le port de soie, la consommation de vin et l’écoute de la musique. Des gens descendront aux bords d’une montagne où leurs troupeaux les rejoindront. Quand un pauvre viendra les solliciter à cause d’un besoin, ils lui diront de retourner le lendemain. Et puis Allah saisira leurs âmes dans la nuit et fera écrouler sur eux la montagne. Il transformera d’autres gens en porcs et singes et ils resteront ainsi jusqu’au Jour de la Résurrection. » (Rapporté par Al-Boukhari : 5590).
Il semble évident que la vantardise, dans la plupart des cas, découle d’une justification et d’une approbation de l’acte en question.
Et Allah, le Très-Haut, sait mieux.